J’ai un rapport assez compliqué avec Steven Spielberg. J’aime beaucoup certains de ses films, Lincoln, Minority Report, l’Empire du Soleil ou encore La Guerre des Mondes. Spielberg est un réalisateur formidable lorsqu’il se lance dans l’intimisme, d’une part parce que c’est un très bon metteur en scène et aussi parce qu’il traite généralement très bien des thématiques qui lui tiennent à coeur. En ce sens, Lincoln est un des meilleurs exemples. Spielberg traite le sujet avec maestria, en évitant le piège du « gentil président », choisissant plutôt les nuances et différentes facettes de Lincoln, démontrant toute la complexité de l’homme.


En revanche, il y a plusieurs de ses films dont je suis finalement assez indifférent. Les sagas *Indiana Jones* et *Jurassic Park* en sont des exemples. C’est souvent un plaisir de les revoir en DVD parce que qu’on le veuille ou non c’est très bien produit et réalisé. C’est divertissant sans être con et malhonnête, à la différence de beaucoup de blockbusters actuels. Mais voila, ce sont des divertissements et finalement ils ne m’apportent aucune chose à la fin du visionnage. J’ai été divertit et ça s’arrête là. A aucun moment je me suis transcendé, comme certains réalisateurs américains (et autres) arrivent à le faire.
Enfin, il y a la partie de Spielberg que je déteste, celle représentée par des films comme *Il faut sauvez le soldat Ryan* ou dernièrement *The Post* (qui est pas mal en passant). Cette face sombre de Spielberg, c’est celle du patriote (voir quasi propagandiste) et du moralisateur du dimanche. *Il faut sauver le soldat Ryan*, par exemple, mise à part la séquence du débarquement, n’a rien d’incroyable. C’est un vulgaire film de patrouille comme Hollywood en a fait déjà des dizaines (*Bastogne* ou même *Croix de Fer*, de Sam Peckinpah en sont les plus fameux). Rajouté à cela, le traitement totalement irresponsable du soldat de la Wehrmacht, dépeint comme un lâche, un barbare sanguinaire… alors que les GI sont les « gentils » sauveurs de la Démocratie. Bref, ce Spielberg là, moralisateur et bien-pensant (au sens péjoratif du terme, c’est à dire un idéaliste naïf et irresponsable) me sort par les yeux !

Mais mise à part cela, Spielberg est tout de même un réalisateur qui m’intrigue et par la même occasion m’intéresse. Il serait tout à fait irresponsable de snober Spielberg juste parce qu’il fait du cinéma hollywoodien de divertissement. C’est pourquoi, cette année, j’attendais avec impatience la sortie de ses deux films. Le premier, *The Post*, m’a déçu par son côté moralisateur, mais demeure tout de même d’une grande maîtrise (bien mieux qu’un *Spotlight* mais largement inférieur aux *Hommes du Président*). Mais le film que j’attendais vraiment c’était *Ready Player One*. D’une part, parce que j’ai moi-même été un joueur de MMO et plus généralement de jeux-vidéo, mais j’ai aussi été éduqué à la pop-culture (super-héros, mangas, cinéma grand public…). Et d’autre part, parce que le sujet des mondes virtuels m’intéresse grandement. Donc le synopsis m’intriguait, bien que j’avais déjà des réserves. Puis sont arrivées les bandes annonces ! Et là, la douche froide ! C’était absolument hideux. J’avais l’impression de voir un film sorti en 2010. Les effets spéciaux et la direction artistique étaient à la ramasse, la pléthore de référence à la pop-culture qui étaient là juste pour amuser la galerie, les ficelles scénaristiques qui étaient déjà bien visibles… Bref, la déception la plus totale ! Mais j’avais encore un espoir. Je me disait : « Non, c’est Spielberg, c’est pas un faquin, il va quand même pas s’abaisser à faire un blockbuster bourrin, juste pour épater le public ? Il est plus malin que ça ! Il critique l’industrie du cinéma hollywoodien qui enchaîne blockbuster sur blockbuster, dans le seul intérêt de se faire de l’argent sur le dos des enfants et des ados ; alors il va quand même pas faire la même chose ? » Et bien malheureusement, pour moi et pour le cinéma, si !

*Ready Player One* n’est pas une purge, un film vraiment mauvais. Non comme les Marvelleries et autres blockbusters qui marchent au box-office, le film est produit suffisamment bien, pour qu’il fonctionne et divertisse dans sa globalité. Ces blockbusters sont ultra médiocres, superficiels et n’ont aucunes ambitions et audaces (ce qui est un peu l’inverse de l’art cinématographique, mais j’y reviendrais plus tard), mais on ne se fait pas chier devant et surtout on ne se prend pas la tête à rechercher où est passé le scénariste. Mais je ne vais pas au cinéma, pour me divertir. J’y vais pour rêver, pour me poser des questions et trouver des réponses. J’y vais pour découvrir le monde, ses beautés, ses laideurs. J’y vais pour découvrir des artistes et leurs visions du monde et de la société. J’y vais pour m’éclater la rétine devant la beauté de certains films. Enfin j’y vais pour voir ce qui fait la grandeur du cinéma : l’unicité de chaque film. Ça, c’est dans le meilleur des mondes. En réalité, je vois plus de films qui m’indiffère que de films qui me rendent euphorique. *Ready Player One* ne fait parti d’aucunes de ces deux catégories. Il fait partie de celle que j’exècre ! Celle qui insulte l’art cinématographique ! Celle qui pense à l’argent avant l’art ! Celle qui contient la laideur et la fainéantise !

Je serais un imbécile de ne pas trouver des qualités à *Ready Player One*. En vérité, il y en a deux : Spielberg et Mark Rylance. Steven Spielberg est un très bon metteur en scène. Un des meilleurs d’Hollywood, c’est un fait. Et de ce fait *Ready Player One* dispose d’une très bonne mise en scène. Les scènes d’actions sont dynamiques. Le montage est bon, le film étant bien rythmé. Alors, j’ai vu ces dernières semaines, des personnes comparant Steven Spielberg à Georges Miller ; j’ai bien rigolé. Je suis d’accord pour dire qu’en terme de mise en scène, la scène de la course est bien foutu (au niveau des effets spéciaux, c’est autres choses, mais nous y reviendrons plus tard), mais alors la comparer à celles de *Mad Max Fury Road* ! C’est la plus grosse connerie que j’ai entendu. Vous remarquerez que la plupart des gens qui ont sorti cette ignoble phrase ont pour la plupart peu de cultures cinématographique, ne jurant que par Tarantino, Scorsese, Kubrick ou encore Leone (avec un peu de chance Truffaut ou encore Tarkovski). Loin de moi l’idée d’être méprisant envers ces gens. Mais le grand défaut d’Internet est d’avoir permis à des gens qui n’ont pas ou peu de connaissance d’avoir la même puissance et influence que de vrais spécialistes. Chacun peut donner son avis et c’est très bien, c’est un pilier de la démocratie. Mais pas au point de sortir des conneries et les faire passer pour des vérités, juste parce qu’un Youtuber avec 200 000 abonnés est d’accord avec vous. L’universalité ne crée pas la vérité. Bref suivons l’exemple de notre très cher Emmanuel Kant : « Le vin des Canaries m’est agréable » et non pas « Le vin des Canaries est agréable ». Il semble d’ailleurs utile de rappeler, que ce texte n’est pas une critique mais mon avis, certes argumenté, mais un avis quand même. Je n’ai pas la prétention de faire de la critique (certains Youtuber devrait faire de même d’ailleurs) de part le peu de connaissances cinématographiques dont je dispose. Cessons de faire passer pour critique, une personne qui donne son avis, alors qu’elle ne dispose en aucun cas d’un bagage culturel assez conséquent pour analyser et de facto critiquer pleinement une œuvre cinématographique. Mais revenons à la course de voiture. Elle est très bien rythmé, très bien mise en scène, mais n’égale en aucun cas les scènes de *Mad Max Fury Road*. Pourquoi ? Parce que déjà, effets spéciaux, mais surtout Steven Spielberg installe beaucoup moins de tension et n’innove en rien, à la différence de Georges Miller. *Mad Max Fury Road* n’est pas une révolution. Il n’invente rien de nouveau dans le cinéma. Il ne fait qu’innover et par la même occasion humilier le cinéma de divertissement ! Et *Ready Player One* l’est tout autant. Il est beaucoup moins efficace que *Mad Max Fury Road* et cela sur tout les fronts. Moins nerveux, moins impressionnant, moins beau, moins intéressant… Mais arrêtons cette comparaison foireuse avec *Mad Max Fury Road*. Oui *Ready Player One* est bien mieux mise en scène que la plupart des blockbusters actuels, mais ce n’est pas bien dur, *Black Panther* pouvant certifier de part ses duels tout pourris et plus globalement sa mise en scène n’ayant aucune personnalité.
L’autre grande qualité du film est Mark Rylance et son personnage, Halliday, le créateur de l’OASIS. J’aime beaucoup le personnage et Mark Rylance le joue admirablement bien. Il dispose des meilleurs scènes, comme par hasard, celles qui sont intimistes et surtout sans motion capture ! Il dispose aussi des meilleurs plans, qui sont par ailleurs très beau. Le reste du cast joue bien, mais n’a rien de mémorable. Ils tiennent tous leur rôle mais sans marquer. Pourtant, j’aime bien Tye Sheridan quand il joue avec Jeff Nichols et Terrence Malick, mais là, il ne m’a vraiment pas marqué du tout.

Mais venons-en maintenant aux vrais problèmes du film ! Ces problèmes se trouvent déjà dans les bandes annonces. Commençons d’abord par le plus évident : les effets spéciaux. Ils sont dégueulasses, tout simplement. 2018 et déjà dépassés, ou plutôt en retard ! Je sens que je vais bien rigolé quand des gens vont cracher sur les effets spéciaux de la trilogie du *Hobbit* (à raison) et glorifier ceux de *Ready Player One*, parce que les deux films ont exactement les mêmes problèmes : le ciel avec des couleurs dégueulasses, les incrustations ratés, l’éclairage à la ramasse… Et la motion capture, bon dieu. Je n’irais pas jusqu’à comparer les animations faciales de *Ready Player One* à celles de *Mass Effect Andromeda*, mais on n’en est pas loin. Les effets spéciaux ont tellement de retard que ce soit sur la nouvelle trilogie de *La Planète des Singes* mais surtout sur *Avatar* qui reste toujours à ce jour inégalé ! C’est quand même assez incroyable qu’un film de 2009 mette à l’amende des films de 2018. Alors je sais bien, que le sujet du film, c’est le jeu-vidéo. Donc que ce sont des avatars, des personnages et un univers qui ne sont pas réels. Mais ça ne pardonne en aucuns cas la laideur global du film. Le cinéma, c’est aussi l’art de l’irréel (pardonne-moi Robert Bresson!). *Avatar*, *Mad Max*, *Gravity*… tous ces films ne sont pas réels, ce sont des films de Science-Fiction et pourtant ils se sont attachés à produire des effets spéciaux convaincants, voir bluffants. Ce n’est pas parce que le sujet du film, c’est le jeu-vidéo et que le lieu principal, c’est un monde virtuel, que tu es obligé de faire de la merde, visible à des kilomètres. Il y a une pléthore de jeu-vidéo, aujourd’hui, qui sont quasi photoréalistes. Le seul lieu qui respire et qui est pour le coup « beau », c’est l’hôtel de *Shining*, et comme par hasard, ce sont des décors réels ! Il n’y a pas de mystère. Soit vous tourner en décor réel, comme *Blade Runner 2049* et *Mad Max Fury Road*, soit vous ne le faite pas et utilisé des fonds verts, mais alors dans ce cas là vous prenez votre temps, vous prenez des gens expérimentés, comme l’ont fait James Cameron et Andy Serkis (deux spécialistes de la Motion Capture) et surtout vous créé une vraie direction artistique. Une qui est recherchée, qui innove. Une qui ne se contente pas de reprendre ce qui a été fait des années ou décennies avant.
La direction artistique de *Ready Player One* est effectivement à la ramasse. Outre le fait qu’elle est profondément fainéante en ne faisant que reprendre les éléments les plus célèbres de la pop-culture, alors que rien ne lui interdisait de créer elle-même ses propres références, comme la fait par exemple le film d’animation *Summer Wars* ; plus globalement, la direction artistique est d’une tristesse affligeante. Que ce soit celle du monde réel ou celle de l’OASIS, elles sont toutes les deux ratées. Aucune once d’originalité, aucunes émotions, aucunes couleurs ne ressortent. C’est fade, terriblement fade ! En fait, le film est tout aussi fade esthétiquement que les blockbusters hollywoodiens actuels, du style Marvel et autres films pour adolescents. Bref bien loin de la claque artistique de l’année dernière *Blade Runner 2049*. Et la photographie n’aide pas non plus. Rappelant étrangement celles des films de Neill Blomkamp (ce qui n’est absolument pas un point positif), lors des séquences se passant dans la vie réel, la photographie est terne, morne. Je sais bien que le but recherché est de dépeindre un monde sans substance, sans vie, mais en aucun cas cela ne cautionne une photographie aussi mauvaise, fainéante et sans personnalité. Sans aucun doute la pire photographie de toute la filmographie de Spielberg. Il faut tout de même reconnaître que celle-ci s’améliore lors des séquences dans l’OASIS, malgré la surabondance de « lens flar » dégueulasses faisant passé J.J Abrams pour un amateur.
Donc esthétiquement, *Ready Player One* est un ratage, mais si ce n’était que ça. Malheureusement, le scénario est quant à lui un naufrage, comme Hollywood sait en faire en ce moment. Absolument rien ne vas en fait. Commençons d’abord par le plus évident : les références à la pop-culture. Elles ne servent à rien, mise à part à dire aux geeks : « Eh tu as vu j’ai mis *King Kong*, *Star Wars*, *Jurassic Park*… C’est génial hein ? Passe ton temps à les découvrir toutes, tu verras c’est génial ! » Et le pire, c’est que cela semble avoir fonctionné ! Les gens semblent s’être masturbé devant les innombrables références qui polluent allègrement le film, comme en témoignent la grande liste d’articles décortiquant l’ensemble des références présentes dans le film. Jamais le cinéma n’aura été autant sali que ce jour là, démontrant la bêtise et l’incompréhension du public envers l’art cinématographique ! Jamais le cinéma n’a eu pur but de faire plaisir à un public ciblé ! Jamais le cinéma n’a eu pour but de mettre le plus de référence possible ! Le cinéma est un art, ce qui signifie qu’une œuvre doit être personnel, elle ne doit pas être créer pour faire plaisir à trois péquenauds. *Ready Player One* a été fait dans l’unique intérêt de faire plaisir à une certaine catégorie de personnes, c’est totalement l’inverse d’une œuvre d’art ! Que Spielberg, dont ses maîtres à penser sont Truffaut, Godard et Orson Wells, insulte à ce point le cinéma, en faisant un film tellement commercial, tellement vidé de toute substance, d’émotion, de vie, de subtilité et d’authenticité, restera toujours un grand mystère pour moi. Pas étonnant que Godard ne l’aime pas !
Venons-en maintenant au scénario dans sa globalité. Je hais le manichéisme. Dommage pour moi *Ready Player One* est une œuvre profondément manichéiste. Je crois que l’on ne peut pas faire pire. Le méchant capitaliste qui veut prendre le contrôle du jeu pour gagner encore plus d’argent sur le dos des consommateurs ! Mon dieu ! Ce sont un enfant de 10 ans et un étudiant marxiste qui ont écrit le scénario ? C’est possible, à 70 ans passé, d’être aussi immature et irresponsable que ça, Mr. Spielberg ? Non, le monde n’est pas scindé en deux avec le bien, d’un côté et le mal, de l’autre ! Non des gens qui sont méchants juste pour être méchant, ça n’existe pas Steven ! Ecrire un scénario aussi stéréotypé, aussi fébrile, aussi fainéant et aussi factice, en 2018, c’est incroyable ! On est dans un monde qui n’apprend rien de ses erreurs, qui n’évolue jamais. Un cinéma d’aventure qui se fait mettre à l’amende par Homère et son *Odyssée*/*Iliade* (Vème siècle avant J.-C. tout de même). On pourrait aussi mentionner *L’île aux trésors* de Robert Louis Stevenson. Mais outre le manichéisme du scénario, c’est son entièreté qui est à jeter. L’écriture des personnages est à la ramasse total. Ils n’ont aucune personnalité, aucune substance. Jamais ils ne sortent de l’écran. Ils sont figés, ne respirent pas, ne vivent pas. Syndrome assez présent dans le cinéma d’action ou encore dans les séries télévisés comme *Game of Thrones* : ce sont les personnages qui font l’action, qui font vivre un film et non l’inverse comme on peut le voir avec une pléthore de films, qui ne se contentent que de créer des personnages pour raconter leurs histoires et produire des scènes d’actions. Même la structure narrative a des décennies de retard. Une vulgaire chasse aux trésor, où il faut trouver 3 clés pour gagner le jeu, avec entre temps, une amourette à la con, bien cliché. On ne peut pas faire plus basique, plus inintéressant ! Et vas-y que je te mets une bataille finale en terme de climax, et vas-y que les méchants vont essayer de mettre des bâtons dans les roues des gentils, et vas-y que les pouvoirs de l’amitié, de l’amour et de la passion sont plus fort que le mal… C’est bon, tous les clichés sont respectés, cahier des charges rempli ! Encore une fois, on ne peut pas faire plus éloigné que ça de l’art cinématographique qui invite au dépassement de soi, à l’originalité, à l’ambition et à la modernité !
Mais l’espace est tout aussi bâclé ! Quel est l’intérêt de montrer le monde réel si c’est pour ensuite le délaisser et le mettre de côté ? Jamais le monde réel et ses habitants ne sont vraiment développés. On sent que Spielberg s’intéresse à eux, veut parler des effets et dérives de l’OASIS sur la société et le monde réel, mais jamais il ne développe véritablement cette idée et finalement le monde réel devient creux. Les scènes dans le monde réel doivent représenter 30 minutes sur les 140 minutes du film total. C’est bien trop peu pour développer correctement ces thématiques, qui du coup sont survolées ! Et par conséquent, le film perd toute sa puissance, tout son intérêt. Encore une fois, Spielberg semble dépassé. David Cronenberg avec *ExistenZ* avait très bien réussi à montrer ces dérives technologiques sur la société et cela en 1999. Comme quoi pas besoin de Motion Capture et d’effets spéciaux à 100 millions de dollars pour développer correctement ces thématiques. On pourrait tout aussi faire mention de *Matrix* qui met lui aussi à l’amende *Ready Player One*. Tout ceci montre bien que Spielberg est à la ramasse total, est profondément dépassé, à la dérive. Pourtant son *Tintin* présageait du très bon pour la suite de sa carrière. Mais il a littéralement échoué à se rendre intéressant et a préféré se réfugier dans la facilité, dans la mièvrerie et dans le cinéma qui l’a rendu célèbre : les années 80.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que Kubrick aurait fait d’un sujet pareil. Il n’est plus à démontrer que son cinéma a toujours été plus intéressant que celui de son ami Spielberg. Et *Ready Player One* tend à nouveau à le montrer. Jamais Kubrick n’aurait osé sortir un film pareil. Lui qui s’acharnait à sortir des films originaux. Jamais Kubrick ne se reposait sur ses lauriers. Il cherchait constamment à se dépasser, à aller plus loin et marquer son temps. Tout la différence du Spielberg que l’on a actuellement.
*Ready Player One* n’est pas un mauvais film, au sens où il divertit. Mais par son écriture fainéante, abrutissante et surtout d’un autre temps, son esthétique de très mauvais goût, ses effets spéciaux qui ont 10 ans de retard ainsi que la médiocrité et la superficialité qui s’y dégagent, le film de Spielberg est une très mauvaise œuvre cinématographique. Jamais Spielberg n’aura été autant à côté de la plaque. Jamais, il n’aura autant souillé le cinéma. On assiste impuissant à la fin du cinéma, en tant qu’art, à Hollywood. Si même le « Maître » devient cynique et préfère faire de l’argent plutôt que de l’art, préfère la facilité à la complexité, refuse de se remettre en cause et surtout devient nostalgique, jamais Hollywood ne retrouvera sa grandeur d’antan. On espère juste que les autres cadors d’Hollywood comme Martin Scorsese et Clint Eastwood n’iront pas sur la même voie. En attendant, pour l’instant ces deux géants, eux, sont rentrés dans la modernité et ne se sont pas reposés sur leurs lauriers, faisant toujours de grands films et marquant leur époque par leur maturité !
Rheyl
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le 6 avr. 2018

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