Autant le dire tout de suite : le film cesse d'être navrant au bout d'une heure et demi pour sombrer carrément dans le grotesque à force d'incohérences, de facilités scénaristiques et de morale finale qui vient contredire les enjeux déjà minces.
Accumulation vulgaire de clins d'oeil racoleurs et sans aucune finesse, Ready Player One n'est sauvé ni par son scénario, ni par ses personnages. Côté scénario le manque d'enjeu nous laisse sur le bord de la route tout le long du film, difficile de s'impliquer quand on ne comprend pas ce qui motive l'aventure. Sauver l'oasis ? La fin du film nous laisse penser qu'elle n'a finalement rien d'indispensable. Côté personnages on déplore le manque d'émotions des uns, la construction caricaturale des autres... Finalement on s'identifie à eux d'une manière bien inattendue : alors qu'ils courent après l'easter egg, nous courrons après les clins d'oeil à la pop-culture. Plusieurs personnes dans la salle autour de moi se faisant une joie de dire à haute voix les références "cachées" qu'ils ont su déceler ("Oh, Alien !", "Haha, Mortal Kombat"). Risible.
Le film est donc exactement ce à quoi je m'attendais en visionnant la bande-annonce, mais de nombreuses critiques ont réussi à me faire croire le contraire, me rendant même impatient... Je continue d'ailleurs à les lire avec d'autant plus d'attention pour comprendre ce qui a pu m'échapper, pour l'instant sans grand succès.
L'apothéose ? "Le monde réel est ce qu'il y a de plus réel", phrase choc qui vient clôturer le film (oui, vraiment) en guise de morale à l'histoire, comme pour symboliser la démarche de Ready Player One qui vient sur les terres de la culture vidéoludique non pas vraiment pour lui rendre hommage mais plutôt pour la remettre sur le droit chemin.
"Un fanboy reconnaît un hater", réplique nanardesque lancée par le héros à son antagoniste lorsque celui-ci essaye de l'amadouer en faisant des références à la pop-culture : une phrase qu'on retournera volontiers à Steven Spielberg.