Qu'il est bon de confronter de nouveau à de grands chefs-d'œuvre de ce type. Ceux qui me connaissent savent que pour moi Hitchcock est le plus grand, et Rebecca, est le grand classique du maitre que je maitrise le moins, je ne l'avais vu qu'une fois et l'avais découvert assez tard. C'est le grand film romantique du cinéaste, quelque part entre le futur Citizen Kane et les films américains de Lang, premier film américain d'Hitchcock d'ailleurs, ça se sent comme ça se sent tout autant que c'est encore un film anglais. Le point de bascule parfait. Ce que j'aime tant dans ce film, outre son image et son atmosphère gothique bien caché derrière le conte de fée, c'est justement la façon dont monte la tension, partant d'une romance pour finir en thriller noir et angoissant. C'est géré avec une maestria totalement hallucinante. Alors bien sûr la mise en place du film est plus intéressante que son dénouement, suicide / pas suicide, meurtre / pas meurtre, au final peu importe, car c'est la mécanique mise en place par Hitchcock qui est prodigieuse, ainsi que la manière qu'il a de la mettre en scène. Un dernier mot sur Joan Fontaine, qui est une actrice extraordinaire, et qui est ici d'une beauté tellement hallucinante et moderne qu'elle en devient indescriptible. Bref, Joan Fontaine était la petite soeur d'Olivia de Havilland et les deux se sont détestées, haïes toute leur vie, alors qu'elles faisaient le même métier, sans doute pour cela d'ailleurs, la jalousie étant sans doute à l'origine de cette haine farouche. Mais ce qui est perturbant, c'est de voir que dans leurs filmos il est souvent question de double maléfique (La Double Enigme, chef-d'oeuvre de Siodmak pour Havilland par exemple où elle joue carrément les deux rôles). Et là, c'est déjà le cas, car le personnage de Joan vit dans l'ombre de Rebecca qui, bien que morte, l'empêche littéralement de trouver sa place, voire même de vivre. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il ne pas s'agir d'une simple coïncidence...