Le paranormal constitue l'ensemble des phénomènes dont les causes et les circonstances ne sont pas connues scientifiquement mais qui peuvent être reproduites à volonté, à l'inverse du surnaturel. Partant de ce postulat, une scientifique (campée par Sigourney Weaver) et son assistant (Cillian Murphy) sillonnent les Etats-Unis afin de mener à bien leur mission : démasquer tous les imposteurs. En effet, pour les deux protagonistes (du moins pour l'instant), les phénomènes paranormaux n'existent pas et tous ceux qui prétendent avoir des pouvoirs ne pouvant être expliqués par une norme scientifique sont des charlantans.
Le début du film est vraiment intéréssant: dans une ambiance sombre et épurée, sans effets spéciaux ostentatoires, les personnages démystifient les faux voyants, l'astrologie, ou encore la télépathie comme le ferait une chronique scientifique.

Arrive alors Simon Silver, aka Robert De Niro. Et c'est là le premier défaut du film : pourquoi mettre une immense légende du cinéma pour camper un voyant aveugle, dans un film qui se veut installer une ambiance réaliste dans son propos ? Si Sigourney Weaver arrive parfaitement à se fondre dans le décor (c'est quand même Ellen Ripley), à aucun moment du film je n'ai vraiment réussi à dépasser la barrière de Robert De Niro... Ce n'est pas la faute de l'acteur, au contraire il est très charimastique dans ce film (surtout lors de ses spectacles, avec de grands monologues à la Hamlet devant un public conquis), mais une tête anonyme aurait peut être mieux servie le film. Passons ce détail, de toute manière ce n'est pas ça qui m'a le plus gêné dans ce film.

Car oui, il y a quelque qui m'a déçu, d'où mon 6. Arrivé à la moitié du film, le film perd peu à peu de son ambiance réaliste, pour rentrer dans une phase vue et revue, avec pas mal de clichés propres au sujet. La musique, qui servait à entretenir une ambiance pesante, devient plus omniprésente, on quitte l'effet du petit film qui cherche à tout expliquer, pour le film à grand public, avec des effets spéciaux conséquents (waah regarde les projecteurs qui éclatent, waah regarde les murs qui tremblent). Le film devient de moins en moins crédible.

Et alors la fin (pas de spoil, don't worry). Quand on y repense, elle est quand même assez bien foutue. Le twist final est, si pas tellement innatendu que ça, suit l'aspect du film: la première partie est vraiment surprenante, mais une fois que l'on y apporte tous les détails, le "pourquoi du comment", la chute perd un peu de son charme. Un peu comme avec les magiciens, il ne faut pas révéler ses tours, ou du moins garder une part de mystère pour entretenir le mystère. La confrontation entre deux des personnages principaux à la fin est aussi totalement surjouée, et enlève de la saveur au propos que le film voulait défendre.

La morale est à l'image du film : "on ne peut pas nier qui on est". Avec un casting trois étoiles et un thriller mystique-psychologique, Red Lights voulait être un chef d'oeuvre. Au final, c'est un Direct-To-DVD efficace mais loin d'être inoubliable.
Thibaulte
6
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le 22 juin 2014

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Thibaulte

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