Justice amnésique

Deux amis juifs Américains, nonagénaires rescapés d’Auschwitz et anciens chasseurs de nazis en fuite, sont en quête de celui qui a tué leur famille il y a 70 ans, un Allemand naturalisé également aux USA sous un faux nom, avec la ferme intention de l’assassiner. Celui qui a toute sa tête ne peut se déplacer à cause de graves troubles respiratoires, et l’autre, atteint de démence sénile, ne peut rien faire tout seul puisqu’à chaque réveil il a tout oublié à part le fondamental.
Démarre alors l’incroyable, original et pathétique road-movie d’un grand vieillard vengeur pour qui chaque détail mental ou physique est un effort douloureux, qui réapprends chaque matin le décès de sa femme et la nature de sa mission, en suivant les instructions des lettres qu’il a en poche et des directives téléphoniques de son compagnon, nécessaires à retrouver quatre suspects à travers le pays. Chacun d’eux fera l’objet d’une aventure extraordinaire, cruelle, maladroite, insolente, périlleuse, inconsciente, et devra beaucoup à la fantastique performance Christopher Plummer, 88 ans, en vieillard sénile qui se fait dessus tout en restant noble et irrésolu. Et c’est sans compter le couronnement final de ce film « mémorable » qui s’achèvera en un prodigieux twist, tant poignant que bouleversant, appelant à la revoyure immédiate.