Cold Bodies

Réalisé par Chris Mckay (à ne pas confondre avec Adam Mackay), Renfield est une parodie du Conte Dracula dans laquelle on retrouve Nicolas Cage assisté par Nicholas Hoult chargé de trouver les prochaines victimes du légendaire vampire. Seulement, lorsqu'un restaurant est attaqué par la mafia et que l'agent Rebecca Quincy interprétée par Awkwafina s'interpose entre le chef et les innocents, Renfield prend alors conscience qu'une autre voie est possible.

Et bien que dire en premier lieu ? Déjà, je pensais pas que le film allait prendre cette direction. J'y suis allé en ayant aucune information sur le film à part sa distribution et je pensais en découvrant le long-métrage que ça allait être une comédie noire dans laquelle Nicholas Hoult l'aiderait à faire le bien en la rendant de plus en plus pure pour encore mieux nourrir Dracula mais finalement à force de faire le bien, il se rendrait compte qu'une autre voix était possible. Ou bien, à contrario, qu'il allait la corrompre pour la sauver du Conte. Et finalement on a ce truc encore plus simpliste où Renfield voit un flic s'interposer et se dit « Ah finalement je peux faire peut être le bien. » C'est très bête parce que j'imagine qu'en quatre-vingt dix ans, il a déjà rencontré des flics ou bien lu dans un journal un flic héroïque s'interposant et ne se laissant pas corrompre. Rien que par Elliot Ness.

Donc c'est très bête mais ça fait parti de toute cette exposition très rush et aussi fine qu'une baleine dans une baignoire. On a texto au bout de quinze minutes de film « Mais notre papa a été tué par ce type que tu traques parce qu'il lui a dit non ! ». L'exposition est vraiment dégueulasse. Pareil le prêtre qui dit « Maintenant que tu l'as libéré, tu ressentira la douleur de chacune de ses victimes ». On dirait vraiment des donneurs de quêtes ou bien un manuel illustré. C'est vraiment indigent. Mais, en réalité, c'est pour poser les pions et encore mieux jouer après parce qu'une fois que l'exposition est finie, on s'amuse à voir Nicolas Cage cabotiner comme il sait le faire et Nicholas Hoult trancher des corps. On me met ces deux acteurs en roue libre pendant 1h30, et ben oui, shut up and take my money.

Avec ceci, je trouve que les petits dialogues fonctionnent bien, arrivent à dynamiser le film et me faire quand même rire. Ce sont vraiment les petits dialogues, les petites remarques fugaces qui viennent alimenter le film et encrer l'univers. Tous les dialogues ne sont pas là pour faire avancer le scénario, c'est aussi là soit pour dynamiser les scènes, soit pour établir les relations et c'est quelque chose qui fonctionne quand même bien.

Maintenant, les scènes d'actions sont vraiment ignobles. Pas dans le sens « Oh y a plein de sang c'est super sale ». Non dans le sens où Chris Mckay a dû dire au caméra-man « Bouge ta cam ! » et le dit caméra-man a dit « Euuuuh ok » et il nous a fait de la tremblote puis Chris Mckay est passé au montage puis il a dit « Cut ! Cut ! Cuuuuuut ! ». Dans une précédente critique sur Les Trois Mousquetaires, je félicitais Bourboulon de sa maîtrise de l'espace et de la géométrie. Ici, il n'y a aucun sens. On ne sait pas où les personnages sont, y a aucune perception de l'espace, on a l'impression que les personnages se téléportent, c'est vraiment encore une fois dégueulasse, mais le peu qu'on voit est pas mal. Du coup côté action c'est peut être une meilleure adaptation de Mortal Kombat que le film Mortal Kombat. Et côté scénario c'est une adaptation bien plus intéressante de Morbius que le film Morbius. On peut finalement pas vraiment parler d'adaptation de Dracula parce que il s'en sert comme base, mais après enfin ça se passe aujourd'hui en 2023, on se concentre sur Renfield, donc euh ben bravo tu comprends la base du livre Dracula.

Mais d'un côté je suis satisfait par ce film parce qu'il est bête et ne prétend pas être autre chose, il se donne pas du tout un côté petit malin, c'est Chris Mckay qui prend l'histoire au bras le corps, dit « Fuck it » et s'amuse avec. Du coup nous aussi on s'amuse. Et en plus y a beaucoup de choses à dire donc tant mieux. C'est très rare pour moi de parler d'une comédie, mais là en l'occurrence il y avait beaucoup de choses à dire tant en bien qu'en mal. Je conclurai en espérant que Nicholas Hoult va quand même se concentrer sur les films comme Tolkien ou bien prochainement Nosferatu, parce que ça fait quand même deux fois qu'il nous joue dans un gloubi goulba comme ça, parce qu'il faut quand même pas oublier Warm Bodies dont finalement Renfield est très peu différent.