De l'amateurisme plein de bonne volonté

Y a des idées, y a du cœur. Pour autant, et jusqu’au bout, je n’ai pas réussi à le voir comme un film mais plutôt comme un long court-métrage Youtube. Je n’ai pas les termes techniques qui expliquent cette impression. Quelque chose dans la maladresse, quelque chose dans la propreté, quelque chose dans l’apparence des volontés quant au rendu (j’imagine que je veux dire par là qu’on dirait un travail d’élève avec la volonté de plaire et coller à ce qui est attendu de lui, c’en est presque attendrissant).

Le principe des années 90 d’avoir recours à des VHS dans lesquelles des gens se présentent comme à un speed-dating et celui qui visionne la cassette choisit avec qui matcher est génial (j’aimais déjà ce principe dans un épisode de Charmed). Le principe d’une VHS pour avoir un ami suit la même logique de venir en aide à des personnes isolées, j’adhère. Mais l’exécution reste trop peu « professionnelle » pour m’accrocher.

L’acteur principal ne me déplaisait pas dans le rôle même si par moments l’acting faisait vraiment amateur. Le « pal » de la vidéo était physiquement parfait, il y a un côté inquiétant à un homme joufflu, propre et souriant (cette description me fait sourire, je suis prête à voir le vice partout). Le flou entre la réalité et la fiction scriptée de la vidéo était bien amené même si ça aurait gagné à être plus explicite au niveau de la compréhension qu’en avait notre protagoniste. C’était pas clair s’il comprenait la bizarrerie de la justesse de certaines interactions, s’il la recherchait, en avait peur. Comment il s’expliquait que ça redevienne parfois téléphoné. Et surtout ça peinait à rendre compréhensible son choix de s’enterrer avec son ami plutôt que vivre sa relation naissante en harmonie avec sa situation familiale.

Toujours est-il que j’ai aimé la scène gênante qui en devient dégoûtante et humiliante sur le canapé, la photo prise par l’ami dans la télé qui se retrouve dans sa maison, le principe même de ces interactions avec une cassette.

Par contre la gêne a culminé lorsqu’il débarque soi-disant en furie et agressif à l’agence de rencontres et que des gens s’apprêtent supposément à intervenir. Dieu que c’était ridicule et (encore une fois) amateur. Enfin, le plat de lasagnes transformé en sable mouvant dont on ne peut réchapper m’a carrément fait rire, tout autant que lorsque la nana finit par le planter.

Dans les mains d’un réalisateur et/ou scénariste aguerri(s) je suis sûre que l’idée pourrait être mieux exploitée et réalisée.

Au final ça ne valait pas vraiment le visionnage. J’avoue avoir regardé une critique vidéo sur un autre film et je trouvais la personne tellement nulle dans ce qu’elle en disait et peu pertinente que lorsqu’elle a évoqué Rent-a-pal comme étant un film méconnu qui était pépite j’ai été curieuse de mieux comprendre son curseur. Quel intérêt puisque je ne compte pas solliciter sa vision sur de futurs films ? Aucun mais écouter quelqu’un qui semble vivre dans un monde avec une autre vision que la mienne m’intrigue toujours un peu. Au mieux j’espérais être agréablement surprise, faire une découverte, au pire confirmer pour l’avenir un profil-type.