L'histoire, c'est l'apothéose du malheur à la Princesse Sarah remise au goût du jour.
Une bande de trois coupains Bohèmes et plein d'espoirs malgré leur existence parsemée d'embuche décident de reprendre en main leur vie (... mais ils sont camés: le voilà donc l'élément cool et rock'n roll de l'histoire). "... Mais la Vie n'est pas gentille ou méchante. La vie est dure... pour tout le monde... (snif!)".
Voilà un peu le message que l'on tire de ce conte moderne faussement désenchanté. Reprenant tous les codes du pathos et de la décadence pour une histoire qui mise définitivement plus sur des images choquantes degré 1 ( victimes de leur rêve + bourreaux cruels + musique triste = "histoire trop trash, tu devrais trop le voir...") que sur une profondeure un peu plus convainquante.
On pleure, mais pas vraiment, désenchanté que l'on est, parce qu'il y a la dimension trash qui donne du cynisme à l'histoire tavu. Je suis ressorti de ce film avec une sensation de malaise, mais pas le malaise à la Gaspar Noé. Non. Avec Requiem For A Dream, j'ai eu la sensation d'un malaise caviar/champagne. Comme si on avait brodé un conte à mon intention, avec ce qu'il faut de larmes et de difficultés pour me distraire une heure quarante-cinq, et juste un peu plus en espérant que le film me reste dans la tête un peu après l'heure du dîner.

N'en reste pas moins qu'Aronofsky a entièrement réussi ce film pour le reste. Tant concerant les plans (pas complexes, soit, mais très efficaces), qu'au niveau du montage.
La descente aux enfers un peu pataude des protagonistes reste visuellement très esthétique et le rythme, propre à Aronofsky semble-t-il, entre plans limites contemplatifs et plans successifs rapides donne à l'histoire une dimension technique qui finie par prendre d'ailleurs pas mal de place dans la narration.
On sera tenté d'apprécier le style, malheureusement au risque de perdre de vu que l'histoire n'est pas aussi complexe que les tournures de caméras.

Je fais exprès l'impasse sur la musique qui a remporté un franc succès partout dans le monde, jusque dans les émissions de divertissement genre Capital, où on la passe pour nous rendre triste de voir un certain Roger qui est tombé dans l'enfer de la sur-consommation de crédits.

Pour moi, ce film est indéniablement une tentative pas forcément réussi de Aronofsky pour mêler son cinéma à une histoire un peu Disney.

Ma maman, quand j'étais petit, a inventé une histoire de toute pièce pour me montrer que c'était facile de faire des histoires tristes: Un petit garçon pauvre, orphelin et qui boite à cause d'un problème à la jambe fait tomber son ours en peluche dans la rue et un enfant riche et cruel le ramasse pour le lui voler. L'enfant boiteux fini par mourir de froid dans la rue épuisé d'avoir cherché son nounours.
Aronofsky a fait à peu près ça.

En mieux. Désolé maman.
nicktronik
6
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le 22 août 2013

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nicktronik

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