Requiem for a Dream c'est pas qu'un film sur la drogue!

Sara Goldfarb est une mère solitaire rêvant de gloire, d'amour et de regards. Elle est addict à la télévision, elle en rêve, ça la fascine, ça la détruit. Harry, son fils (interprété à merveille par Jared Leto), voudrait être meilleur, il est jeune, amoureux, beau et pourtant il a déjà sombré, il gâche tout et il le sait mais il est accro aux drogues, c'est trop tard. Marion, sa copine (jouée par la belle Jennifer Connelly), est séduisante, elle paraît déterminée, forte, impassible mais elle est tout aussi détruite, elle est prête à tout pour répondre à son addiction. Tyron, c'est le bon pote, toujours fiable, jamais il paraîtra faible et pourtant il plonge ses problèmes dans la drogue, il veut oublier la misère, oublier la solitude...
Ce film ne traite pas de la drogue en soit, il traite de l'addiction. Darren Aronofsky la souligne en répétant continuellement les mêmes images qui s'entrechoquent tel un éternel recommencement. Requiem for a Dream c'est pas seulement une leçon visant à dire "Eh petit la drogue c'est pas bien tu sais, regarde après ce qui va t'arriver!". Il s'agit pas de gamins capricieux, peut-être l'étaient-ils quand ils ont commencé mais maintenant ce sont des victimes de pulsions addictives.
Darren nous montre la souffrance et la plongée en enfer certes mais il montre aussi les tensions fortes et insoutenables que subissent les personnages. Les désirs que posent la drogue certes mais aussi les désirs sexuels, les désirs de gloire, les désirs d'attention, les désirs d'évasions...
Cette mère solitaire, est un pilier majeur du film, elle est la représentation parfaite de la société, elle vit dans le mensonge, elle regarde des émissions qui ne lui apportent rien et reste avec des amies plus ou moins superficielles qu'elle affectionne sans leur accorder une grande importance. Elle continue sa vie, s'engraisse et ne fais plus grand chose de ses journées, et puis un jour on lui annonce un changement, on lui dit qu'elle passera à la télé. Elle en rêve, elle s'imagine déjà acclamée, interviewée, aimée! Elle en oubli tout le reste, c'est tout ce qui compte, devenir une star, être importante, passer de l'autre côté de l'écran. Finalement on néglige ce désir, tout le monde le sait mais personne ne fait rien, on lui dit qu'elle est tarée, on l'évite et elle, addictive aux pilules amaigrissantes et ne vivant plus que pour sa robe rouge qui l'accompagnerait sur le plateau, devient complètement folle. C'est une femme perdu et la réaction du publique de Requiem for a Dream correspond finalement à la réalité, son personnage est oublié, le sujet de ce film serait la drogue et pourtant son addiction est tout aussi grave.
Requiem for a Dream, ça nous parle d'un rêve, d'une autre réalité, d'une échappatoire, mais finalement la réalité finir toujours par nous rattraper.
little_buddha
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le 12 juin 2014

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