Cela peut paraître dérisoire mais l’affiche promotionnelle du premier Resident Evil (2002) m’a marquée quand j’étais petite. A l’époque, Paris était encore remplie de colonnes Morris et je me rappelle combien cette affiche me plaisait : il faut dire que Milla Jovovich est top dessus, dans cette robe asymétrique accompagnée d’un short foncé et d’une paire de bottes noires. D’ailleurs, c’est partiellement en vue d’admirer cette tenue trop hype (dans les années 2000) que j’ai décidé de mater la saga entière, à commencer par le premier opus, et… Erreur !

Je ne fais pas partie de la fan base de la série de jeux vidéo sur laquelle sont basés les films, mais pour avoir joué au 4e jeu et regardé le 7e en let’s play, je me serais attendue à une adaptation plus gore. Certes, les morts, souvent spectaculaires, s’accumulent, mais encore aurait-il fallu leur donner du poids pour susciter l’angoisse. Or, ce n’est pas le cas (à part au début, lors de la scène de contamination du laboratoire).

Par exemple, à un moment, des soldats se font découper en morceaux par des rayons laser et pourtant, on s’en moque : tout ça à cause d’une mise en scène, ou plutôt d’une tension, mal gérée !

Aussi, les morts-vivants – qui m’effraient dans les jeux – ne font ici pas du tout peur ! Ils sont limite clownesques. J’aurais éventuellement pu trembler face aux chiens infectés par le Virus-t et surtout face aux lickers mais là, autre problème, les effets spéciaux sont si abjects que je n’y crois pas une seconde ! A défaut d’horreur, j’espérais donc que le mélange de SF et d’action rectifie le tir et donne à la limite un film pop-corn décent mais, à nouveau, j’ai été déçue. Franchement, je n’ai pas réussi à rentrer dans cet univers (Umbrella Corporation, le Hive, etc.), même si les dialogues d’exposition/explicatifs essaient à juste titre de nous y faire adhérer.

Typique des films sur la cybersécurité en vogue de cette époque, Resident Evil reprend un style esthétique et des codes à double tranchant pour moi. Ici, l’effet n’est pas optimal, le film n’émettant de réflexion d’aucune sorte (ex : légitimité de l’intelligence artificielle) et se contentant de n’être qu’une succession de scènes de combat et de fusillades bourrines. Et le tout accompagné d’une BO électro tendance et assourdissante, cela va sans dire. En fait, le côté jeu vidéo est poussé trop loin et lasse vite.

Le pire reste quand même le jeu calamiteux des acteur.rice.s ! A cause de ça, on ne s’attache à aucun personnage, pas même à Alice. En effet, Milla Jovovich a beau être très belle, elle est insipide et c’est terrible étant donné que c’est par elle, ou plutôt les émotions/réactions de son personnage, que le public est amené à saisir les enjeux de l’histoire. Alors qu’elle est censée être perturbée par la mission dangereuse qu’on lui impose du faut de son amnésie, son champs d’expression se réduit à avoir l’air ahuri ; en conséquence, Alice paraît sans âme. Même quand elle recouvre ses aptitudes d’agent surentraîné, on ressent peu de choses tellement le jeu de l’actrice est pauvre (elle est mieux sur la fin quand même).

Par ailleurs, Rain, incarnée par Michelle Rodriguez, accro par excellence des rôles musclés, met une plombe à muter alors que pour les autres c’est quasi instantané : pourquoi ? Puis la Reine rouge doit être l’ennemie la plus stupide au monde car elle leur révèle carrément comment vaincre ses sbires : « Il suffit de leur briser le cou ou de leur tirer une balle dans la tête… ». Merci pour le suspense !

Enfin, si ce premier opus est considéré comme le meilleur de tous, j’hésite à attaquer le reste. A l’exception des cinq premières minutes et des vingt dernières, je l’ai trouvé bas de gamme. Ce sera donc 3/10.

Créée

le 21 juil. 2023

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