Le souci de Retour à Séoul, qui sur le papier s'annonçait comme un deuxième film original et émouvant, ayant le mérite de traiter un sujet qui l'est rarement, c'est - et quel comble pour une telle histoire ! - son personnage principal.
Cette Freddie, tout en mépris et en égoïsme agressif, ne crée que malaise et agacement. Sa pseudo-revendication de liberté se confond très vite avec l'irrespect le plus total (envers elle-même, envers les autres, envers la culture coréenne) et son humeur fluctuante, qu'un personnage qualifiera de tristesse mais qui n'en a pourtant jamais l'air, est noyée dans des excès festifs (évidemment montrés sous un angle négatif) et des pulsions autodestructrices ridicules.
Pas aidée par une écriture creuse et lourde, Park Ji-min n'est pas crédible dans ce qui est son premier rôle au cinéma.
Et l'aventure du spectateur devient de fait douloureuse, tant il est difficile de ressentir de la compassion ou même un quelconque intérêt pour ces péripéties et ce trajet intime. L'ennui ressenti n'est pas poli, il est simplement brut et cruel.
Les personnages inconséquents (voire carrément stupides) et le récit décousu, aux ellipses temporelles mal gérées, qui tentent en vain de créer une évolution grossière à la protagoniste, ne font que morceler ce film aux dialogues clichés, à la forme prétentieuse et embarrassante et au rythme qui tourne à vide, et ce jusqu'à la dernière image.