Il y a des films qui aspirent à être bons et le sont, des films qui ne prétendent pas à grand chose et procurent tout de même du plaisir, et il y a les films qui se prétendent bons mais qui ne proposent pas grand chose.
Retour à Séoul fait partie de cette dernière catégorie.
En effet, on nous sert des plans contemplatifs longs sur un rythme lent, avec un rôle qui se veut antipathique et en quête d'identité. Mais ça ne cache pas l'absence d'élégance dans les plans, la photographie absolument médiocre, la pauvreté des jeux d'acteur à l'exception du père, sans évoquer le manque total de subtilité sur le sujet.
Ce dernier est absolument incarné par le personnage principal stéréotypé et sans profondeur : rebelle, habillée en noire, en conflit permanent, anticonformiste, se perd dans la drogue, la sexualité, ne fais rien comme personne, est super douée/intelligente. On est sur la version pauvre de Lisbeth Salander en mode Ghost in the Shell.
Bref, on se cache derrière une mauvaise plastique pour masquer un manque de traitement du sujet de fond. Et pourtant il y a probablement des choses à dire sur ces vagues d'enfants Coréens adoptés dans les années 80 et 90, mais ce n'est pas ce film qui vous donnera ni le contexte, ni la perte d'identité. On voit éventuellement le symptôme, mais pas du tout la cause.
P.S : applaudissons au passage l'émission "Le masque et la plume" de France Inter qui, dans la même émission, aura réussi à encenser cette mascarade et à enfoncer le bijou qu'est "Tár".