Il fut un temps où je ne m'intéressais pas au cinéma. Je pouvais passer un bon moment devant un film, avoir envie de le revoir lors de sa rediffusion mais je n'allais pas plus loin. Encore aujourd'hui, même si le septième art me touche de plus en plus, il y aura toujours une dizaine de cinéphiles plus mordus que moi à tous les coins de rue. Tout cela pour dire que l'un ou l'autre film me faisait quand même rêver et c'est peu dire que celui-ci y arrive. Mieux encore, que toute cette saga y parvienne. Encore mieux, qu'elle le fasse 30 ans après.
C'est typiquement le genre de films que l'on se passe en boucle et/ou où on savoure chaque instant lorsqu'il nous est donné l'occasion de le revoir à la télévision ou en DVD/Blu-ray chez un(e) ami(e). Celui qui arrive à passer outre l'un ou l'autre détail qu'on reprocherait d'emblée à un autre métrage. Celui où il est difficile de trouver des gens qui ne l'ont pas vu au moins une fois et encore plus ardu d'entendre/lire un individu déclamer avec le plus gros service trois-pièces qu'il n'aime pas ce film. Il m'a fallu attendre de m'inscrire sur Sens Critique pour trouver ces bananes qui ont probablement grandi trop vite ou sont trop exigeants envers ce que nous offre Robert Zemeckis. Lequel ne s'est pas arrêté en si bon chemin : entre cette trilogie, Forrest Gump et Roger Rabbit, j'ai été à une bonne école avant de commencer mon rattrapage de cinéphile amateur. Pour sûr, ce gars n'est pas une mauviette.
S'il n'est pas le plus beau produit cinématographique, s'il ne cherche pas à être particulièrement profond, s'il s'attaque à un sujet casse-gueule préposé à ouvrir la boîte de Pandore des incohérences, si certains personnages sont un brin caricaturaux et j'en passe, cela n'a aucune importance. On peut porter un film aux nues malgré tout ça tout simplement parce qu'il nous file une sacrée pêche, nous fait rêver, nous fait rire tout en offrant des moments plus osés et stressants. C'est une invitation à la bonne humeur.
Je pourrais dire que les personnages sont formidables, le sujet est maîtrisé malgré les risques, la musique est parfaite, les émotions sont très bien dosées, sans parler du facteur classe qui inonde la pellicule et du doublage français qui sublime le tout au point d'être un de ces films qui persuade même les puristes de délaisser ne serait-ce qu'un instant la sacro-sainte version originale. Mais au risque d'être convenu, il faut vraiment le vivre pour le comprendre. Ma critique sert davantage à vous partager ce que peut évoquer ce film chez quelqu'un qui a certes une culture limitée du médium dont il est question ici, mais qui sait détecter le génie. Au delà de toutes les qualités techniques, de l'intelligence des scénaristes et du réalisateur, des moyens engagés, ce qui nous fait aimer des films plus que d'autres au delà de simples critères objectifs comme ceux que j'ai cité ci-dessus, c'est l'émotion ressentie. Et ce film a touché tellement de personnes.
Ainsi, ce thème musical est mon préféré et le restera probablement,de même que le doublage. Le Doc perdurera dans mon Top 3 de mes personnages de cinéma favoris. Et ce film ne peut qu'être un classique à mes yeux. Car non de Zeus, c'est le pied, on est chargés à 2,21 gigowatts avec ce film, alors en place (vu qu'il n'y a pas besoin de route), et foncez à 88 miles à l'heure !