La trilogie "Retour vers le futur" est un monument, un site classé du cinéma. Pour certains, elle est même devenu un refuge, une source d’apaisement pour les jours de pluie et les soirées de spleen. Néanmoins, il peut être intéressant de se pencher plus attentivement sur sa nature et sur la tournure prise d'un film à l'autre.

Bien que sa fin annonce clairement une suite, le premier film est indépendant et se suffit totalement à lui-même. Son histoire, sa mise en scène et ce qu’il exprime le distingue clairement des deux autres. En effet, il contient non seulement l’effet de surprise, mais il soutient également l'idée qu'il suffit d’un seul évènement pour changer le cours de sa vie et la vision que l’on a de soi-même.

Les épisodes 2 et 3, il faut l’admettre, sont moins réfléchis. La raison doit en être que Robert Zemeckis avait démontré ce qu’il voulait dans le premier film et qu’il estimait, à raison, qu’il était inutile de se répéter. Un tournant artistique et narratif a alors eu lieu. "Retour vers le futur" est devenu un divertissement pur, suscitant d'innombrables différences entre le premier film et les deux suivants. Les personnages sont moins grinçants, l’humour est plus facile, les dialogues sont moins écrits, le grain de l’image est moins travaillé et l'idée récurrente de déguiser Michael J.Fox, qui joue sa fille, son fils et son aïeul, retire aux films un peu de leur profondeur et les entraîne vers la parodie. Ce changement dans la narration ne fut d'ailleurs pas du goût de Crispin Glover, alias George McFly, qui quitta la production et fut remplacé par un certain Jeffrey Weissman.

Néanmoins, en tant que divertissements, les épisodes 2 et 3 sont merveilleux. Combien de films peuvent se vanter d’avoir été vus de si nombreuses fois, sans la moindre sensation de lassitude ? Les scénarios sont inventifs, construits, cohérents et indémodables. L’idée de remplacer le vrai 1985 par un 1985 de rechange, où Biff règne en dieu et maître, est excellente, et l’idée du western, inévitable, permet à Zemeckis de s’amuser et de rendre un hommage personnel aux westerns spaghetti, notamment en habillant Michael J. Fox comme Clint Eastwood.

Et puis, en fait, c'est assez mauvaise langue de dire que "Retour vers le futur" a perdu toute morale au cours des 3 films. Doc, à la fin du troisième film, donne la conclusion idéale pour une telle aventure. Il nous enseigne que le futur est ce que l’on en fait, et que chacun est maître de son destin. Une idée qu’il serait bon de se répéter chaque jour de sa vie…

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le 8 mars 2013

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AlexLeFieutard

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