Nouvelle expérience Cinexpérience, grâce à Sens Critique.
Mais cette fois, j'en sors moins enthousiaste que les expériences précédentes. Pourtant, au travers du titre, le thème traité pouvait nous tendre une corde salvatrice pour envisager l'avenir avec un optimisme démesuré. Patatras...!
Salomé, jeune ébéniste (on l'apprend à la fin du film) qui vit en colocation avec sa sœur, choisit de partir faire un job d'été dans un déchetterie dans l'arrière-pays niçois. Par nécessité ? Peut-être... A moins qu'il ne s'agisse d'un retour aux sources dans le village dans lequel elle avait vécu, une dizaine d'années plus tôt. Pour y retrouver des repères, ou des têtes connues, à moins qu'elle n'ait cherché qu'à se remémorer une époque bénie et insouciante.
Parvenue sur son lieu de travail, elle va aller de surprise en surprise, rencontrant des personnages inhabituels (excellente Estelle Meyer !), surmonter des difficultés improbables (impossible de rejoindre son logement), attendre qu'il se passe quelque chose, squatter un vieux van qui appartenait à quelqu'un...
Petit à petit, on apprend que le propriétaire de ce véhicule n'était autre que l'ancien employé de la déchetterie, mais aussi son ex-petit ami, disparu depuis peu. On comprend que le réalisateur fait une allusion au décès de Rémi Fraisse et à l'épisode des Zadistes de Notre Dame des Landes.
Pourquoi pas... S'en suit alors une montée en puissance d'une certaine rancœur toute en violence contenue que le frère du défunt accumule (Yohann Zimmer ambigu), qui trouve une sorte d'apogée délivrée par la mère en affirmant qu'elle ne votait plus, car cela ne servait à rien.
Ce film m'a paru être une immense désillusion qu'une jeunesse désabusée aurait supportée tout en cherchant une nouvelle voie dans un monde stérile, envahi par les smartphones, les objets inutiles, dans lequel les sentiments s'effacent au profit des excès caractériels, seule façon d'exister et de s'affirmer.
L'ambiance générale, le ton des acteurs, les images lentes et languissantes, les musiques mélancoliques (Les mots bleus de Christophe...), les disques vinyle libérant des mélodies aux accents gitans, le vieux lecteur de cassettes qui permettait des enregistrements personnels, le cycliste qui voulait se suicider, les couleurs parfois blafardes, sont autant d'arguments qui tendent à démontrer que cette jeunesse ne pouvait avoir que des rêves brisés.
Même si au final, un nouvel horizon se dévoile sachant quand même qu'il ne pourra pas être fait que de lendemains qui chantent.
Je dirai : "Tout ça pour ça... ?"
Peut-être... Ce film ravira sans aucun doute les nostalgiques d'une certaine époque, les contestataires frustrés de notre temps, les écolos utopistes qui rêvent d'un monde meilleur, c'est quasi certain. Pour les autres, il apportera une touche de sensibilité qui fera du bien au cœur au milieu de cet été.
A voir de toute façon pour se faire son propre avis.

Eric-ROBINNE
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le 24 juil. 2019

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Eric ROBINNE

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