La conjuration des indécis

Bon, la dernière chose qu'on voudrait faire, c'est de s'acharner à assassiner un petit film indépendant, généreux et un peu fauché. Mais d'un autre côté, la noble mission à laquelle nous autres utilisateurs de ce site sommes assignés nous oblige à le signaler lorsque nous n'avons pas vraiment pris de plaisir devant un film, ou lorsque, comme dans la cas présent, nous nous y sommes carrément fait chier.

Il n'y a aucun mal à ne pas avoir de scénario clair, à filmer des personnages errant sans buts ni motivations, mais tout cela manque cruellement de stylisation et de poésie pour un film qui se donne "Les Rêves" pour thème, et se restreint à un réalisme plan-plan vaguement politique qui ne m'excite pas trop. Les dialogues réussissent d'ailleurs à être à la fois très plats et pas crédibles et le jeu "minimaliste" des acteurs n'aide pas vraiment non plus.

On voit la volonté de saisir une humeur de la jeunesse contemporaine, avec tout ce que ce projet a de naïf, mais sans la prétention et la niaiserie d'un Nocturama ou du navet de Netflix qui se sont plantés sur le même terrain. Le résultat en est un peu juste à mon goût, gentiment ennuyeux, avec un côté Antonioni de province où on filme l'incommunicabilité des êtres sur fond de bruits de grillons.