Si le film est plutôt joli de par sa colorimétrie et la profondeur de son champs, que la mise en scène générale est plutôt efficace et que l’iconisation de Riddick en lui-même marche assez bien, force est de constater que le film manque cruellement de finesse.
Même si Vin Diesel est de nouveau affûté et que le personnage de Riddick est plus badass que jamais, malheureusement le reste du casting oscille régulièrement entre le passable et le médiocre. Les comédiens ne sont pas tous très bons, la plupart sont d’ailleurs dans le surjeu constant, mais surtout, l’écriture n’aide absolument pas, offrant très certainement les pires dialogues des 20 dernières années. C’est simple, les protagonistes (ou antagonistes, on ne sait pas trop finalement) ne savent s’exprimer que de deux manières, soit par des « punchlines », soit par des blagues à connotation sexuelle. C’est lourd, grossier, et les quelques tentatives d’humour sont tout bonnement inappropriées. Il en va de même pour ce qui est des créatures, aux designs assez peu inspirés, et dont la présence du chien parasite une bonne partie du récit. Globalement, le film souffre de très grosses cassures de ton.
Pour ce qui est du rythme, il se trouve que le premier acte, centré sur la survie de Riddick et la manière dont il s’adapte à son nouvel écosystème s’avère bien plus intéressant que le second, beaucoup plus classique et brouillon, voyant débarquer sur la planète des chasseurs de prime, dialogues bas du front et situations rocambolesques par la même occasion… L’arrivée de ces (trop ?) nombreux nouveaux personnages permet au film de se muter en Pitch Black 2.0, offrant à Riddick de toutes nouvelles proies bien fraîches et offrant au spectateur un spectacle un peu plus satisfaisant. Là encore, ce n’est pas toujours très bien écrit et certains pièges paraissent si évidents qu’on finit surpris de voir que les victimes parviennent à tomber dedans, mais la violence gratuite et graphique qui en émerge reste assez divertissante.
Étonnement, le film ne contient pas de véritable Climax, lorsque Riddick décide de s’allier à des assaillants afin de résister aux différentes créatures croisées précédemment, c’est assez vite expédié et pas forcément très intéressant à voir (même si certains plans sont magnifiques, notamment grâce à l’utilisation quelque peu excessive de la foudre).
En conclusion, un divertissement tout juste correct, agréable à regarder mais douloureux à écouter, alternant entre bonnes idées et mauvais goût et porté par un Vin Diesel qui ne s’éclate définitivement plus que sur cette franchise (sur laquelle il revient tout les 10 ans environ). Ça se regarde avec un certain plaisir coupable, et ça se termine avec un grand filet de bave au coin de la lèvre.