Après m'être fait un combo "films détente" en une soirée à base de "De l'autre coté du périph", bon hommage aux buddy movies des années 80 ou encore "Superbad" que j'avais déjà eu l'honneur de voir un peu plus tôt, je zappe sur M6 vers 1h du mat' et tombe nez à nez avec ce chef d'oeuvre. Bien sur que j'en avais déjà entendu parler, bien sur que j'avais l'eau à la bouche à l'idée de voir ce truc dont la scène d'introduction laissait présager quelque chose de grandiose, mais j'étais loin de soupçonner la puissance hypnotique de ce machin.
Les madeleines de Proust Ninetees,soyons clair, ça me fait bander. Ces musiques hard rock post-modernes, ces coupes de cheveux blondes décolorées à pointe, cet attrait pour l'action djeuns et la moquerie pour les forces de police. Déjà que "Taxi" s'était essoufflé en un épisode, je savais que j'assistais à un massacre en règle pour l'une des premières expériences Américaines de Gégé Pirès (Champion du mooonde !). Le plaisir sadique de voir un truc se prendre les pieds dans le plat, ça n'a pas de prix, comme quand un quidam en fin de vie rate, aux yeux de tous, son métro en se cassant la gueule (je peux vous dire qu'une connivence exceptionnelle se crée automatiquement entre utilisateurs du wagon spectateurs, jubilant tous intérieurement).
En fait, j'ai surtout regardé ce film du début à la fin dans le simple but de comprendre une scène inexplicable qui m'a bluffé par son manque de réalisme. En effet, Slim et sa bande de mecs branchés, après une séance d'entrainement foireuse dans une piscine, refont un coup. Après la scène d'intro, ce coup est censé être bien supérieur au premier par sa complexité et sa magistrale rapidité d'exécution. Qu'à cela ne tienne, les deux blondes (dont l'une est un mec) prennent en otage un fourgon de manière très professionnelle et s'occupe de couper leur radio tout en tenant en joug les deux convoyeurs. Un flic présent dans le fourgon donne immédiatement l'alerte, ce qui est normal dans ce genre de cas (un policier accompagnant très souvent ce genre de convoi important). Slim l'a sans doute prévu mais ne menace que mollement l'agent de la maréchaussée en question. On se dit donc qu'il a prévu quelque chose dans son cerveau de génie post-moderne et que tout cela fait partie du plan. Une première voiture de police les prend donc en chasse dans les cinq premières minutes, suivie d'une deuxième , puis d'une troisième... Mon coeur bat à tout rompre, ils sont loin de se douter du twist prévu depuis des mois par le cerveau de la bande, ces cons là ! Je recommence à jubiler intérieurement (et à bander, signe que je suis dans le film à 200%). Bon, Slim balance un convoyeur de fond de la voiture en marche. Il ne va pas assez vite pour lui, ce qui est compréhensible quand on a, dorénavant, la moitié des flics de la ville au cul. Slim prend les choses en main et nous gratifie d'une course poursuite tout sauf discrète sur une artère totalement visible et très usitée. L'hélico du méchant chef s'en mêle et joint le cortège d'agents désormais très conséquent (j’espère qu'un autre hold up n'a pas lieu au même moment). Bon, malgré quelques faux-raccords faisant disparaître le convoyeur restant, la caméra suit à peu près tout ça, même si le montage et la photo restent ultra ringardos. j'ai un seul désir à ce moment là : savoir le dénouement pour pouvoir me masturber sereinement sur youjizz ou "unchien/dufromage.com".
Slim les conduit sur un dock , se mettant au bord de l'eau et se retrouvant, par là même, acculé. 70 voitures de police sont là et l'hélico se gare aussi (je ne sais pas si on utilise ce terme, sachant qu'il est très difficile de faire un créneau avec un hélicoptère, demandez à Balavoine), libérant un chef, le sourire vicieux aux lèvres empoignant sa radio : "vous êtes faits comme des rats, rendez vous". Première surprise : cette phrase prononcée par Slim dans le fourgon : "On a foiré le plan A, on passe au plan B". PARDON ?!!! Comment ça, le plan A a foiré ?! Ton plan A était donc de menacer des convoyeurs de fond avec une arme et de te faire prendre en chasse au bout de trois secondes de course ?! Mais, fournis moi une arme et je te fais la même chose pour la moitié du prix, bonhomme ! Donne moi 3 millions et je passe quelques années en prison directement et avec le sourire !
Bon, je me calme. Mais je suis quand même inquiet. Vu à quel point le plan A manquait de finesse, je me dit que le plan B possède son lot d'inconvénients et d'improvisation. Le fourgon fait tout d'un coup marche arrière, au grand dam des policiers, et... se jette dans l'eau, coulant ainsi la cargaison ainsi que ses chauffeurs. Vu la construction des docks, même si on est équipé de branchies il est très difficile d'échapper aux forces de police vu que la berge est à cinq minutes ET encore sous contrôle policier, ou qu'il faut rejoindre la mer, c'est à dire nager en apnée pendant un bon kilomètre avec le butin. Les deux occupants gras du fourgon (c'est à dire le flic à l'intérieur, et l'un des deux conducteurs) émergent du naufrage équipés d'un gilet de sauvetage. Le chef de la police se demande "mais pourquoi des gilets de sauvetage?". Moi aussi du coup : comment ces branquignoles ont réussi à leur enfiler des gilets de sauvetage ? Puis, surtout, comment vont-ils s'en sortir ? Mon coeur bat la chamade en attendant le dénouement quant, tout d'un coup ... PLUS RIEN ! Comment ça "plus rien"? Oui. Plus rien, Elipse, coupe sur la tête des flics dépités "ils nous ont bien eu". Quelle finesse ! On transite direct sur Slim en train de faire de l'escalade tranquilou... Je respire et me demande encore si je n'ai pas rêvé. Cette scène explique le fait que je n'ai pas décroché du film une seule seconde à partir de ce moment là : ils vont nous expliquer. Gérard va faire un flash back à la Orson Welles, c'est sur. Je ne suis pas tatillon, mais tant d'absurdité ne peut pas rester inexpliquée. C'est tout simplement impossible !
Finalement non, les scènes s’enchaînent sans aucun sens, aucune explication, s'appuyant simplement sur le génie insoupçonnable, et je pèse mes mots vu la tête de gland de ce sosie de Paul Walker (après l'accident), de Slim et sa bande. J'ai réprimé plusieurs spasmes vomitifs mais je suis resté jusqu'au bout, me persuadant qu'il fallait passer par des moments comme ça pour oser clamer son amour du cinéma à n'importe quel prix.
J'aurais pu aussi parler du fait que le chef (qui a surement pris des cours de théâtre dans le kebab en face de chez lui) grognant sans cesse dans le but de choper Slim et sa bande, les contacte on ne sait comment , au bout de deux scènes, pour les engager histoire de se remplir les fouilles. J'aurais aussi pu parler de la platitude du personnage féminin, qui reçoit les insultes machiste comme on reçoit ses feuilles d'imposition, du jeu sous-Michel Leeb du personnage noir, du prêtre américain outrancier et avide qui débarque sans aucune raison pour réclamer de l'argent, de la scène du sauna où, pour espérer avoir une demi-molle, il convient d'avoir une excellente imagination. Heureusement, j'ai adoré les dialogues. Non, je déconne bien sur.
Je mets 1, et encore, je suis gentil.

brandonbanal
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le 12 févr. 2014

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