Je ne suis pas un défenseur du "Road House" de 1989, loin de là. Un film à mon sens ridicule dans son sérieux, et son postulat improbable de videur/philosophe/experts en art martiaux connu de tout le réseau de boîtes de nuit aux USA.
Ca tombe bien, "Road House" version 2024 offre un point de départ davantage crédible. Dalton est un ex-combattant de MMA, qui a quitté les cages après un pétage de plombs. A la dérive, il accepte de devenir videur pour un bar sur plage, menacé par de sinistres loubars.
Le trauma de Dalton, bien que relativement simple, reste mieux exploité dans cette version moderne. Ils ont viré le volet philosophe, ou l'aspect de célébrité des videurs (la notoriété du protagoniste s'expliquant ici plus logiquement). Et l'ensemble ne se prend pas trop au sérieux, insistant régulièrement (peut-être un peu trop ?) sur l'aspect western.
A côté, c'est un film de castagne basique. Avec des méchants très méchants et des gentils très gentils. Mais voilà, ça marche à peu près. C'est sympathique de voir Jake Gyllenhaall et sa carrure animale cabotiner puis casser la figure à des gangsters qui se la ramènent. Si le grand méchant est générique, la surprise vient de Conor McGregor. Vrai champion de MMA, il incarne (visiblement avec grand plaisir) un véritable psychopathe, au sourire d'imbécile heureux, à la démarche qui sort d'un dessin animé, et au poing facile.
A l'écran, les combats sont corrects mais la mise en scène n'est pas toujours du meilleure goût. Entre deux plans lisibles, la photographie est passable, et les effets de caméra mobile douteux.
Cela n'a pas empêché "Road House" de rencontrer un certain succès en ligne, puisqu'une suite est en discussions.