Documentaire hommage

Si ce documentaire sur la carrière de Robin Williams s'avère être d'une redoutable efficacité pour susciter l'émotion et restitue très bien l'état d'esprit de l'acteur de par son interview et celle de ses proches collaborateurs (mention spéciale au fait que ce soit Michel Papineschi, voix française officielle de Williams qui le double également dans ce documentaire), il aurait mérité d'être plus long et moins subjectif.

En ne laissant la parole qu'à ses intimes collaborateurs nous n'aurons tout au long du film qu'une image de génie du l'improvisation. Ainsi son addiction à la cocaine ne sera que suggérée, aucune mention ne sera faite sur sa vie personnelle (même si ce n'est pas le sujet principal du documentaire), sa mort ne sera évoque qu'à demi-mots, etc. Tous les éléments pouvant être perçus comme négatifs sont glissés sous le tapis.

Mais si ces quelques éléments peuvent sembler dérisoires, c'est vraiment dans sa dernière partie que l'on sent que le film a voulu tout faire pour être le plus positif possible. Celui-ci s'attarde en effet lourdement (au moins 10 minutes) sur le soutien de Robin Williams envers les soldats américains mobilisés sur le front. Shows dans les bases miliaires, selfies avec les troupes, on ne peut plus désormais douter que Robin Willams était un bon américain, usant de son talent pour faire son devoir... Le documentaire aurait pu se passer d'une telle propagande.

Au delà de cette dernière partie, le film docu s'avère intéressant lorsqu'il évoque les ambiances de tournage des films de Robin Williams, sa période standup, et son amour pour l'improvisation. Sa carrière cinématographique n'est cependant traitée que superficiellement. Il ne sera pas fait mention de Hook ou de Jumanji.
Mais face à l'homme aux yeux bleus, l'émotion submerge rapidement le spectateur et le vide laissé par sa disparition se ravive chez ceux ayant grandi devant ses films, rendus transis par la nostalgie d'une époque désormais révolue.
Un documentaire qui s'avère donc plutôt être un hommage à l'acteur, réalisé dans la foulée de sa disparition pour convenir à l'émotion de ce triste moment, mais décalé si on le visionne 2 ans après.