Jusqu'à présent, on ne peut pas dire que j'ai jamais été un grand fan du cinéma de Paul Verhoeven.
Total Recall : sympa mais surestimé. Basic Instinct : grosse merde. Hollow Man : grosse merde.
Mais Robcocop par contre, ça m'avait quand même bien impressionné et quand j'ai vu qu'on en avait fait un remake, j'ai vite crié au blasphème, j'avais envie de monter au créneau. Et je me suis dis qu'au lieu de regarder cette nouvelle version probablement insipide, j'allais plutôt me remater l'original.
J'avais quand même pris une sacré claque à l'époque (celle où j'étais encore un tout jeune freluquet imberbe et que selon mes goûts, un bon film affichait forcément Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone ou bien Jean-Claude Van Damme au générique) en réalisant deux choses : qu'on pouvait faire encore plus violent que ce que j'avais l'habitude de voir (le lynchage de Murphy m'avait cloué au fauteuil) et surtout, qu'un film d'action n'était pas obligé d'être débile. La critique de la société américaine n'avait pas échappé à mon intelligence alors en plein essor et me faisait relativiser tout le cinéma d'action que j'avais pu voir et que j'avais encore à découvrir.
Oui mais voilà ! Le revisionnage de l'œuvre me fait prendre conscience que je devais avoir à peine treize ans quand je l'ai découvert et que Robocop est bien un film de Verhoeven : c'est à dire un film de gros bourrin dont les sabots piétinent la moindre parcelle d'idée transgressive qui, suggérée avec plus de subtilité, pourrait être d'une terrible efficacité.
Bon je ne vais pas non plus m'acharner sur un film de 1988, surtout que je serais injuste de ne pas lui reconnaitre des qualités : visuellement c'est réussi, malgré les effets spéciaux plus limités de l'époque (l'animation en stop motion du ED 209 est bien cool, l'armure de Robocop claque toujours autant…), et certaines images restent réellement marquantes. Mais bon, les méchants sont vraiment trop abrutis et le scénario trop grossier pour que j'aie encore envie aujourd'hui de défendre Robocop en 2014. Je suis même intéressé de voir ce qu'un réalisateur talentueux pourrait faire de ce robot-flic aujourd’hui. Comme quoi…