Je dois dire que j'ai toujours eu une affection particulière pour le premier Rocky. Lui donner un 7/10 me semble juste, car c'est un film qui a beau être imparfait, il captive et réussit un coup de maître dans le genre du drame sportif.
Un conte de fées ouvrier
- Ce que j'apprécie le plus, c'est l'authenticité et l'âme que Sylvester Stallone, en tant qu'acteur et scénariste, a insufflées au personnage de Rocky Balboa. Ce n'est pas un super-héros invaincu, mais un "nobody" de Philadelphie, un collecteur de dettes au grand cœur et à la cervelle un peu lente, qui a l'opportunité de sa vie. Le film prend son temps pour construire la vie misérable et la solitude de Rocky. C'est un drame social avant d'être un film de boxe, et c'est ce qui le rend si puissant.
- Les scènes avec Adrian (Talia Shire), la timide vendeuse d'animaux, sont particulièrement touchantes. Leur romance maladroite est le véritable cœur émotionnel du film. Je trouve que la lenteur de leur relation, passant de l'embarras à l'amour, est dépeinte avec beaucoup de finesse.
Le sport comme métaphore
- Le combat final contre Apollo Creed (Carl Weathers) est, bien sûr, le point culminant. Ce n'est pas le combat le plus techniquement impressionnant de l'histoire du cinéma – il est un peu décousu et chorégraphié de manière rudimentaire – mais il est légendaire en termes d'émotion. Ce n'est pas la victoire qui compte pour Rocky, c'est d'aller jusqu'au bout ("Getting to the end"). Je me souviens m'être senti complètement investi dans son combat pour l'honneur personnel, pas pour le titre. Le moment où il crie après Adrian dans le chaos du ring est, pour moi, une des plus belles fins de film sportif.
Pourquoi 7/10 et pas plus ?
- Le film a quelques défauts qui m'empêchent de lui donner une note supérieure. La réalisation de John G. Avildsen est parfois un peu brute et datée, avec des choix de montage qui peuvent paraître cheap aujourd'hui. Certains personnages secondaires, comme Mickey(Burgess Meredith), sont un peu caricaturaux.
- De plus, si j'adore l'aspect dramatique, la lenteur de la première heure peut parfois desservir le rythme général. Pour un spectateur moderne, cette mise en place peut sembler longue.
Conclusion
- Néanmoins, Rocky reste un classique indémodable qui a défini le genre du feel-good movie d'outsider. Il nous prouve qu'un rêve, même improbable, vaut la peine d'être poursuivi. Je le recommande vivement, ne serait-ce que pour son impact culturel et l'histoire inspirante de son créateur, Stallone.