Rocky II complète le premier opus en étant sa suite directe. Procédé que reprendront les Rocky suivants (à l'exception de Rocky Balboa se déroulant des années après). Ce film voit Stallone passer derrière la caméra en plus de tenir le rôle principal.
Suite au match nul de Rocky 1, notre héros n'a plus vraiment grand chose à prouver alors que lui, qui n'était personne, a tenu tête au champion du monde. Il a montré ce dont il était capable et aurait pu s'arrêter là car sa vie semble accomplie suite à son mariage avec Adrian. D'autant qu'il ressort grièvement blessé de ce combat et que cela pourrait aggraver sa santé de retourner sur le ring.
Cependant, cette nouvelle richesse lui brûle les doigts et il se met à flamber. Il se retrouve très vite dépassé et doit retrouver un petit boulot. Son ascension sociale semble déjà prendre fin. Cette critique du consumérisme présente un homme venant de nulle part ayant réussi à s'enrichir mais ne parvenant pas à stabiliser son statut. La faute à un système incitant bien trop à la dépense. Cette partie permet même à Stallone de tourner son personnage en ridicule à travers une pub le faisant passer pour un imbécile, montrant qu'il est étranger à ce système, qu'il n'en connaît pas les codes. Il reste trop naïf pour ce monde.
Du côté d'Apollo Creed, ce match nul est un échec cuisant et la presse s'en empare. Agacé par ce résultat que personne n'attendait, il décide de tout mettre en place pour à nouveau affronter Rocky. Son image de champion du monde en dépend et, surtout, il est vexé d'avoir été atteint par un homme de classe populaire, lui, le champion, celui au-dessus des autres.
Le problème étant que, cette fois-ci, Adrian n'encourage pas Rocky à se battre. Il n'a plus rien à prouver et plus que tout, il se doit d'être là et en forme pour élever leur fils qui vient de naître, laissant à ce sujet Adrian dans le coma. Néanmoins, elle finira par se réveiller et sommera son mari de disputer ce combat. Si l'alchimie passe entre les deux acteurs, on notera quand même que cette séquence appuie peut-être un peu trop sur le pathos. Mais ce revirement soudain montre toute la confiance qu'elle a en lui. Et c'est parfait pour Rocky car, même si sa famille passe avant tout, le refus d'Adrian le mettait dans une impasse lui qui était alors piqué dans on orgueil par son rival. D'autant que cette fois, l'enjeu est tout autre pour lui. Il n'est plus ce monsieur personne, il a déjà mis un pied dans cette sphère sociale et il a l'occasion de prouver sa valeur une bonne fois pour toute tout en mettant sa famille à l'abri.
On retrouve toujours le fameux montage d'entraînement un poil plus riche en exercices. Et surtout, la scène du footing montre un Rocky fédérateur. Il ne court pas seul, tout le monde l'encourage. Principalement les enfants, cette jeunesse qui le suit, lui, le modèle du self-made man. De plus, le jumelage des drapeaux italiens et américains montrent également la possibilité qu'un immigré peut réussir aux Etats-Unis. D'autant qu'à la fin de ce footing, plusieurs autres drapeaux de pays du monde sont présents et ce dernier finit avec un attroupement cosmopolite en haut des fameuses marches.
Quant au combat, il est plus vif que celui de Rocky 1. Les coups semblent plus puissants et mieux chorégraphiés. Il se conclura par la victoire de Rocky qui était prédestinée dans ce film tant il est devenu le symbole et les espoirs de toute une classe populaire le soutenant corps et âme.
En somme, ce Rocky est une bonne suite qui reste dans le ton du premier. L'écriture peut sembler parfois un poil plus forcée mais elle étoffe ce personnage d'étalon italien crée par Stallone et bichonné par lui-même. Techniquement, il est une version améliorée du précédent.