Neon Bull suit le quotidien d’Iremar, Zé, Galega et sa fille Cacá, chargés de prendre soin des taureaux qui participent au Vaquejada, une sorte rodéo local. Ils vivent sur la route, de show en show, dans des conditions insalubres. Ils passent leur journée à nettoyer et préparer les taureaux, jusqu’à les lâcher dans l’arène le soir des représentations. Mascaro recourt à de longs plans-séquences peu dialogués où il scrute le quotidien monotone de ses personnages. Tout cela n’est pas très original, et nous butons très vite sur le manque de relief du dispositif. Mais, à intervalle régulier, Mascaro introduit des éléments hétérogènes. Dans les premières séquences, Iremar prend les mesures du corps de Galega pour lui confectionner une tenue de scène. Nous découvrons alors, dans une étrange scène éclairée aux néons rouges dans laquelle Galega porte un masque de cheval, que celle-ci est danseuse érotique. D’autres scènes discrètement oniriques vont ensuite entrecouper le quotidien des personnages : la démonstration d’un cavalier exécutant un numéro avec son cheval, et dont on ne sait si c’est un rêve ou un spectacle, ou la préparation d’un show avec des taureaux colorés, qui sont les Neon Bull qu’évoque le titre du film. Mascaro installe une alternance décisive, nous le verrons, entre différents modes perceptifs du quotidien. Il façonne une certaine forme d’onirisme très terre à terre, hypnotique, se dégageant de l’enveloppe du quotidien avec des effets de lumière et d’atmosphère qui se confondent avec sa perception « normale ». Les bifurcations du regard sont légères, mais elles sont là.


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le 22 oct. 2016

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