C'est déjà dur d'exister entre les Duvivier, Renoir, Pagnol et compagnie, alors quand, en plus, on se rajoute, comme tant d'autres, quelques petits déboires à la libération (qui mèneront quand même à une suspension de ces activités en 1944), forcément on a tendance à sombrer quelque peu dans l'oubli. Pourtant, bien qu'axé sur la production, Roger Richebé, réalisera une bonne vingtaine de films, qui, si ils ne révolutionnent pas le cinéma français, permettent tout de même de passer d'agréables moments. Ce qui est le cas ici.


Bon, on va pas se mentir, le scénario, une adaptation de la pièce de Denis Amiel intitulée Trois et une, n'est pas le point fort du film et n'a rien de bien original. La ravissante Huguette (interprétée par Simone Renant) fait chavirer bien des coeurs dont ceux de trois hommes rencontrés dans la même journée. Précisons que ces trois hommes sont demi-frères et que tout ce beau petit monde se retrouvera le soir même à la maison familiale pour une soirée chic en l'honneur de maman. On commence ici à imaginer la guerre fratricide que vont se déclarer Charles (l'excellent Fernand Gravey), le pilote de course volubile et volage, Marcel (l'incontournable Bernard Blier) le banquier et Pierre (le jeune Michel Marsay) le compositeur romantique. Le tout sous l'oeil amusé de Loys Erland (interprétée par Denise Grey qui rentrera au sein de nombreux foyers quelques décennies plus tard avec le personnage de poupette dans le film La boum), la maman qui s'y connaît en amour puisque ces trois fils sont issus de trois mariages successifs....


Alors si l'on voit assez rapidement où l'on met les pieds dans ce vaudeville très classique et peu surprenant, Richebé se repose sur ses acteurs excellents (un petit bémol tout de même pour le pâle Michel Marsey qui a du mal à exister entre les charismatiques Blier et Gravey) et sur des dialogues bien souvent drôle et un rythme soutenu. A défaut de pouvoir rivaliser avec ses illustres contemporains, Richebé, en bon petit artisan appliqué, fait dans le modeste et la simplicité mais il le fait bien! Et si Romance à trois n'a en rien révolutionné le cinéma français, il en résulte tout de même un agréable moment qui donne le sourire et c'est déjà ça! Dommage qu'il ait totalement disparu dans les méandre du cinéma de cette époque...


Kowalski

Écrit par

Critique lue 79 fois

13
2

D'autres avis sur Romance à trois

Romance à trois
constancepillerault
7

Critique de Romance à trois par constancepillerault

Une bonne petite surprise que ce film, pas hyper-connu maintenant (malgré sa distribution plutôt brillante).Le sujet (tiré d'une pièce de théâtre) est plutôt original -jusque dans sa conclusion- pour...

le 27 févr. 2023

1 j'aime

Du même critique

Charlie Hebdo
Kowalski
10

Vous allez finir par vous aimer les uns les autres, bordel de merde!

Les avis c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un! Et un fois n'est pas coutume, je sors de ma réserve habituelle sur tout sujet concernant l'actualité politique et la marche du monde...

le 8 janv. 2015

136 j'aime

62

Pusher II - Du sang sur les mains
Kowalski
9

Tuer le père!

Deuxième volet de la trilogie, "Du sang sur les mains" arrive à se hisser au niveau de Pusher, ce qui n'était pas une mince affaire. Ce coup-ci, on suit Tony (oui oui, celui qui avait...

le 15 sept. 2012

81 j'aime

16

L'Inspecteur Harry
Kowalski
8

Scorpio , Harry, même combat?!

Le voilà donc, l'objet du délit! Ce film qui, bien aidé par la plume redoutable de la journaliste Pauline Kael, fait passer Eastwood de héros de l'ouest à jeune con violent, réac et même carrément...

le 8 mai 2013

79 j'aime

15