Je le redis, à quelques exceptions près comme l’espagnol REC, ou encore le récent Banshee Chapter qui m’avait bien surpris, je ne suis pas un fan de found footage. Quelques rares films me forcent à continuer d’explorer le genre, mais on y trouve beaucoup plus de films tournés à l’arrache que de sérieux métrages. Room for Rent, j’étais tombé dessus par hasard sur imdb, en fouinant la carrière d’Erin Brown, et sans même savoir qu’il s’agissait d’un film du genre, me voilà à commander le dit métrage auprès du site de Buck Short Productions, la boite de production de Richard Tanner, qui écrit et réalise le film ici. Room for Rent nous raconte donc l’histoire de David Bagley (Samuel Wise), qui vient tout juste d’acheter sa première maison dans un coin paumé. Dés le début, le film nous présente son concept, le film est un documentaire, les images proviennent du compte Youtube de David et parfois du compte Instagram de sa sœur Sarah qui va rejoindre le métrage en cours de route. C’est tout bête, mais cet aspect là, et le changement de point de vu (et donc de format d’image) permet en quelque sorte un certain attachement envers les personnages. Dés son arrivée, David place une annonce sur internet pour trouver un colocataire, et tout commence alors qu’il fait avec sa caméra le tour de la maison. Sauf qu’il était loin d’imaginer que les réponses ne lui parleraient que du fait que sa maison est supposée hantée. Son but sera donc de les contredire, et il commence à filmer sa vie de tous les jours dans la maison. Mais au fur et à mesure, il commence à penser qu’en réalité, sa maison est peut-être vraiment hantée.


Un pitch simple, peut-être même déjà vu (je n’ai pas tenu le premier Paranormal Activity en entier, et n’ai jamais tenté les suites), mais qui ici fonctionne plutôt bien. David nous apparaît dés le départ comme un personnage sympathique, que l’on a envie de suivre, et Samuel Wise livre une très honnête prestation dans le rôle, naturel au possible et investi dans le projet. J’ai même envie de dire qu’il est pour beaucoup dans la réussite du métrage. Car Room for Rent aborde au départ un rythme plutôt lent, laissant ainsi le personnage prendre vie, se définir et évolue devant la caméra, et cela le rend d’autant plus sympathique. Mais quand quelques événements étranges se produisent, et que David découvre une boite à musique étrange dans le grenier, voilà que sa sœur Sarah (Libby Blanton) débarque chez lui, et c’est à partir de là que le métrage effectue un virage. Un virage à tous les niveaux, puisque l’ajout de ce nouveau personnage dans l’intrigue va alors accélérer le rythme et les éléments étranges dans l’intrigue, mais que le personnage de Sarah en lui-même va amener au départ un changement de ton. Très détachée des événements, prenant tout à la légère, excentrique lorsqu’elle se filme pour son compte Instagram, j’aurais eu beaucoup de mal à adhérer au personnage de Sarah. Au début, elle m’a même énervé. Il aura en réalité fallut attendre l’arrivée d’un troisième personnage pour que le personnage de Sarah devienne un peu plus humain et qu’il ne me dérange plus.


Par contre, je préviens, Room for Rent est un minuscule budget. Il ne faudra pas s’attendre à des effets spéciaux à tout va, le réalisateur Richard Tanner essaye de nous impliquer en même temps que ses personnages dans l’aventure, et n’a recours qu’à très peu d’artifices. Ce qui me convient parfaitement. Il place ses effets quand il le faut, sans les accumuler pour rendre son métrage indigeste. Il aura même eu la bonne idée de relâcher volontairement la tension peu de temps avant la fin en faisant entrer en scène un autre personnage joué par Erin Brown (avec un magnifique accent du Sud), personnage qui semble bien comique (peu présente malheureusement) et nous force à relâcher notre attention, avant les dix dernières minutes. Sa présence est un petit plus, même si cela m’aura fait tiquer. Une flic est là, pourquoi David et Sarah ne lui montrent pas les vidéos contenant des événements étranges pour la convaincre ? Du coup oui, Room for Rent n’est pas parfait, mais pour un found footage, l’effort est tout à fait louable, le film n’accumulant pas les effets faciles et surtout prenant le temps de nous présenter ses personnages et de nous les faire aimer. Ils ne sont pas des coquilles vides, et mine de rien, ça change pas mal de choses.

Rick_D__Jacquet
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le 15 juil. 2018

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Rick Jacquet

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