Jacen - Trip in Asia

Running Wild (2006) - 야수 / 124 min

Réalisateur : Kim Sung-Su - 김성수
Acteurs : Kwon Sang-Woo - 권상우 ; Yu Ji Tae - 유지태 ; Kim Yoon-seok -김윤석
Musique : Kenji Kawai 川井・憲次

Le pitch :
Jang Do-young est un inspecteur vulgaire mais droit, au point de faire incarcérer son frère pour le sortir de la drogue. Lorsque ce dernier se fait tuer à sa sortie de prison par la mafia, Jang Do-young se lance dans un cycle de vengeance qui le met sur le chemin du procureur Oh Jin-woo. Les deux hommes s'associent pour combattre la mafia...

Premières impressions :
Quelqu'un aurait-il une corde ? Un bidon d'essence peut-être ? Je n'en peux plus, je sens ma fin venir... Disons le tout net, Running Wild est une chiasse et je viens de perdre une heure et demi de ma vie. Il était pourtant prometteur, Yu Ji Tae était le méchant d'Old Boy, Kim Yoon-seok le mafiosi sino-coréen de "The murderer", Kenji Kawai est à la musique (mais si, celui de la BO de Ghost in the Shell d'Oshii). Le scénario, lui aussi, parait honnête : une histoire de vengeance, un duo bad-cop / good-cop, bien sûr c'est pas nouveau, nouveau, mais bien des films s'en tirent avec ça. Non vraiment, ce film avait tout, absolument TOUT pour fonctionner et nous faire passer une bonne soirée, ou comment détruire un film par une réalisation dégueulasse.

Pourquoi tant de haine me direz-vous ? Pour l'immense incompréhension, la terrible frustration qu'a créé ce film en moi. Déjà le début est lent, long, emmerdant. J'ai l'habitude sur les films asiats que l'action mette du temps à se lancer, mais tout de même. Et vas-y que je passe du coq à l'âne pour (mal) présenter les protagoniste. Et vas-y que je te colle des scènes sentimentales à deux ronds, comme celle où le flic apprend que sa mère est très malade (ben oui, fallait rendre le héros humain, donc on lui colle une vieille mère malade). Pourquoi pas, c'est un procédé classique, sauf que ces scènes (qui reviennent pendant tout le film) nous donnent surtout l'occasion d'aller pisser : on s'en tamponne la figue avec un hamster de la vieille, on veut se concentrer sur l'enquête. Oui mais les scènes d'enquêtes enchainent ellipses sur ellipses. Gare à celui qui aura mangé une cacahouète au mauvais moment. Pour dire, j'ai été plusieurs fois obligé de revenir en arrière pour comprendre ce qu'il se tramait. La redondance des scènes sans intérêts rendent le bousin illisible.

Pourtant, la photographie est magnifique, de nombreux plans sont largement à la hauteur, le cadrage est réussi, l'image un peu verdâtre colle bien au genre... Oui mais tout est foutu en l'air par des zooms/dézooms, des split-screen, des traveling en diagonales. Sérieusement, des effets power point feraient plus sérieux. Kim Sung-Su, où l'art d'alterner des scènes très honnêtes avec une réalisation de power rangers.

Et la musique ? Ben oui, avec Kenji Kawai on devrait s'attendre à du sombre, à de la mélodie à nous coller la chair de poule. Rassurez-vous, monsieur Kawai a parfaitement répondu aux attentes du réalisateur. Le dvd bonus nous l'apprend, il a fourni exactement ce qu'avait en tête Kim Sung-Su : de la musique de Julie Lescaut. Même riff années 90, même synthé dégueu...

Je n'aime pas déconseiller des films, je pense même que tout film peut et doit avoir son public, mais pour celui-ci, sauf à être fan des acteurs, mieux vaut passer son chemin.