Je n’étais pas un grand admirateur du cinéaste Ron Howard que je jugeais trop correct et beaucoup trop académique. Il y avait bien entendu Backdraft et Apollo 13 qui auraient dû me faire douter de mon avis. Car Ron Howard est un cinéaste étonnant. La preuve avec Rush. Biopic survitaminé se centrant sur la rivalité entre deux des plus grands pilotes de l’histoire de la Formule 1. James Hunt et Niki Lauda.

Sur une structure classique et linéaire du scénariste Peter Morgan, Rush permet à Ron Howard de sortir –disons-le- ses doigts du C…

Après les « plan-plan » et « mou du genou » que sont les deux adaptations du Da Vinci Code, Ron Howard semble vouloir littéralement briser les trop nombreuses contraintes qu’il a rencontrées sur les adaptations des livres de Dan Brown. Et à l’heure où des cinéastes comme Michael Mann et Danny Boyle ne cessent d’expérimenter, c’est avec un engagement salvateur que le cinéaste d’Apollo 13 entreprend la réalisation de Rush. Une réalisation sous adrénaline, ultra puissante qui remet les compteurs à zéro des films sur les courses automobiles.

L’ingéniosité de ce film est qu’il ne cherche pas à trop nous en apprendre sur les deux pilotes pour mieux s’intéresser à la rivalité des deux hommes basée sur le respect mais dont l’émulation est primordiale pour leur carrière respective. Et c’est là que le réalisateur semble avoir totalement compris son sujet. Il va totalement coller ce désir de challenge, de dépassement, de folie à sa mise en scène. Les images accrochent, les angles sont déformés, l’objectif littéralement écrasé par la vitesse et la rétine du spectateur asséchée.

Le film est porté par deux excellents acteurs apportant chacun leurs personnalités à leur personnages. Mention spéciale au comédien allemand Daniel Brühl qui campe un Niki Lauda avec justesse et élégance. Il aurait pu très facilement sombrer dans l’antipathie, ce que Niki Lauda n’est absolument pas.

Porté par une musique intense et fougueuse signé Hans Zimmer (l’une de ses meilleures compositions depuis longtemps) dont la caractéristique rock et électrique sied parfaitement à la vie de ses deux pilotes qui sont prêts à frôler la mort pour se sentir exister, Rush est tour à tour immersif, exaltant, sexy et furieux.

Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire l’expérience de Rush !
Tirry
9
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le 16 janv. 2015

Critique lue 290 fois

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