Loin de moi l'idée de vouloir minimiser l'impact de divers groupes de pression exogènes à la question cinématographique dont l'action concertée a été mise en oeuvre lors des derniers mois par une savante campagne de communication autodestructrice organisée par une compagnie spécialisée dans la réalisation de films de qualité douteuse... Mais ce Ghostbusters est tout simplement une mauvaise comédie bas de plafond réalisée par-dessus la jambe par un opportuniste en roue libre voulant faire quelques dollars sur la dépouille d'une série culte dont il ne comprend pas vraiment le succès et pour laquelle il a une forme de mépris assez palpable.
Ah, et c'est grosso-modo un concours de placement produit pour YouTube et Pringles. Voilà. Cela n'a rien d'un pamphlet progressiste pour une cause ou l'autre... c'est juste un produit mal foutu par un studio qui face à l'apathie d'un public sur lequel il comptait pour acheter son produit caduc à décidé de monter en épingle la haine d'une petite portion de celui-ci afin de se payer de la publicité pas chère. Et, par la même occasion, de tenter de museler en la colorant de manière péjorative toute critique constructive que l'on pourrait faire à un film qui mérite peu de louanges.


Méfiez-vous, donc, de ceux et celles qui donnent une excellente note à un film comme celui-ci. Ces personnes sont soit vendues à Sony. (Une compagnie d'ailleurs connue pour avoir régulièrement tenté de soudoyer cette portion de la population que l'on appelle tristement les "influenceurs" d'opinion.) Soit dotées d'un goût de cheval qui leur fait penser qu'un film à l'humour presque scatologique plat et facile mérite d'être applaudi comme le sommet de la comédie. Ou... pire, ces personnes ont décidé d'abandonner leur droit à la Liberté d'Expression car elles ont peur de la vindicte populaire. Comme ils sont fiers nos journalistes d'aujourd'hui. Elle est loin l'époque d'héros comme Émile Zola ou Victor Hugo. Loin, vous dis-je!
Deux personnages qui auraient pu aisément figurer dans le scénario d'un bon film Ghostbusters réalisé en France, en fait, maintenant que j'y pense.


Autant le remarquer, j'étais prêt à donner le bénéfice du doute à ce S.O.S Fantômes. L'idée d'une équipe composée intégralement de femmes me semblait être une manière astucieuse de différencier le reboot de l'original. En plus, j'ai toujours apprécié Kristen Wiig. Elle est très très drôle. Si vous ne me croyez pas regardez The Spoils of Babylon et vous serez aisément conquis par son talent d'improvisatrice : elle est douée comme le sont très peu de gens par génération. Le reste du casting? J'attendais d'être impressionné. L'on me dit depuis des mois que Melissa McCarthy est un talent comique majeur. Qu'il faut voir ses prestations, sérieux, car elles sont extraordinaires. Mais si je dois me fier à celle qu'elle livre dans ce film elle est juste capable de parler d'une voix geignarde en improvisant de manière malhabile sur la soupe. (Voyez-vous son personnage est intégralement bâti autour du fait qu'elle se fait livrer de la soupe; j'ignore pourquoi.) Vous trouverez aussi ici Kate McKinnon - dans le rôle de Dr. Insano - une actrice qui pour ce que j'en comprends est spécialisée dans les imitations de Jim Carrey?! Ah, et je dois mentionner Leslie Jones : elle joue le seul personnage du film qui soit vaguement crédible. Ce que l'on aurait du mal à imaginer en voyant le trailer, d'ailleurs. (Thor, paradoxalement, est très drôle.)


Ce qui nous amène au scénario, tiens, et cela tout en arrivant soudain dans ce Quatrième Paragraphe contre lequel Rod Serling nous prévenait de manière régulière dans sa série The Twilight Zone. Prenez la trame scénaristique du premier film Ghostbusters. Cela devrait vous donner une intrigue bâtie autour de trois universitaires et d'un employé du secteur tertiaire - noir, d'ailleurs, hein - qui cherchent à combattre une résurgence inexpliquée d'activité ectoplasmique. Mais là où Dan Aykroyd et Ivan Reitman utilisaient cet étrange prétexte pour ciseler une série de blagues sarcastiques de haut niveau tout en vantant les vertus de la science face à la superstition... ce reboot est arrivé à la conclusion hautement comique que : "le slime, c'est visqueux; lol". Voilà qui devrait vous donner une vague idée du niveau de réflexion qui a été appliqué à la création de ce film.

MaSQuEdePuSTA
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le 11 août 2016

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