2016 : L’odyssée du monospace

En ces fêtes de fin d’année, qui concluent une cuvée ponctuée de hauts et de bas, n’avons-nous pas besoin d’un peu d’amour ? Ce que l’on peut dès lors considérer comme certain c’est que le dernier film du duo grolandais nous en apportera, et quelle tendresse, quelle affection nous sont montrées tout son long !

Le périple de ce duo d’agriculteurs nous amènera alors au-travers d’une France peu représentée dans les productions cinématographiques et que l’on pourrait tout simplement qualifier d’humaine. C’est d’ailleurs une opération difficile que réalise ce film-là, celle de nous inviter dans un univers tout autant familier qu’issu d’une rêverie.

Une rêverie qui nous porte vers de multiples rencontres qui tantôt feront rire et tantôt émouvront. Car les profils qui sont ici présentés tentent de dépeindre une palette de gens tous servis par des acteurs d’une justesse incroyable, bien loin de certains rôles beaufissimes de Poelvoorde ou du jeu nonchalant d’un Depardieu à la dérive.

Mais voilà qu’arrive ce film donnant lieu à tout un tas de mises en abyme (Depardieu et Poelvoorde qui jouent des poivrots, la beauté des agriculteurs vantée lors du discours final du personnage de Jean que l’on peut appliquer à tous ceux qu’ils ont rencontrés…) et laissant place à une finesse émotionnelle, sociale et esthétique.

Tout cela de plus se vêt d’un humour charmant et reposant sur des procédés originaux qui se marient subtilement avec tout le reste pour former par une douce réaction alchimique un film constituant ce que l’on pourrait considérer comme ce qu’est la France en son plus profond.

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