L'idée S-F de base est assez géniale surtout en regard du twist final plein de poésie et qui rajoute une étoile au film. Il est aussi social, politique et plus que tout, patriote, sans doute au détriment de tout le reste qui, en cinéma, peut avoir une certaine importance. Ce qui est construit sur cette base prometteuse est donc nettement moins engageant. La grasse comédie cache maladroitement une propagande froidement menée. La dureté de la vie à St Saint-Pétersbourg est ponctuée par la joie de vivre en communauté, le talent, la musique et la chaleur humaine alors que Paris où règne l'opulence reste hermétique, obtus et futile, à l'image de ce qu'y représente Miss Soral pas vraiment gâtée du coup.
Plein de nostalgie pour le communisme, il va quand-même falloir s'ouvrir au reste du monde, craquer pour la société de consommation qui ne demande qu'à nous conquérir alors que la vie en Russie n'a au fond rien d'enviable pour des lopettes d'occidentaux. Vu sa supériorité intellectuelle et physique, le russe va facilement séduire et se faire sa place partout, mais oui, mais oui...


Et ça vocifère plein de paternalisme anticapitaliste tout en s'y jetant à bras ouverts. Les situations à haut potentiel ne sont pas exploitées et le scénario à l'air de faire du sur-place, d'éviter de développer quoi que ce soit de scénaristique en profondeur. Ceux qui sont montés dans un taxi en début de film en ressortent à la fin, après 13 jours, on ne les a pas revus du long. Le personnage de Nicole (A Soral) est incroyablement sous-exploité malgré un temps honorable à l'écran et reste cantonné dans la satyre alors que pour être honnête, il aurait dû la laisser ne fût-ce qu'un moment, consciente d'être en Russie avec une occasion de ramener à la surface l'aspect "S-F" de l'affaire qui finalement ne tient qu'en une simple suggestion et une lentille déformante agrémentée de flou en début de film.


Quelques performances artistiques comme les petit/tes danseur/euses, le violoniste fou et le prof au piano nous montrent un niveau auquel, nous occidentaux, ne sommes pas initiés, préférant l'empaillage, le design et la télé.


Bref, le film dit en un mot qu'il y a du nouveau territoire à conquérir et que ça va être du gâteau !

tobor
5
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le 21 avr. 2021

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