Salomé
6.6
Salomé

Film de Carmelo Bene (1972)

Ahjfke, zkfzmr, epdzpa...



  • Ahjfke


Oui, parce que là, c'est plus une "libre adaptation", c'est une folie. Plus expérimental tu meurs. On rencontre un bourreau qui tranche des pastèques, un ersatz de Salvador Dali version "girly" qui semble faire peur aux moutons... Une tripotée de femmes et d'hommes à poils, des gens fous, beaucoup de gens fous. Et une Salomé plus nue que jamais, tellement nue qu'elle en est devenue chauve. Il y a aussi plusieurs apparitions de Jésus, qui est présenté comme un vampire draculesque... On comprend désormais pourquoi il changeait l'eau en vin (qui est censé être son sang).



  • Zkfzmr


Pour ce qui est de l'époque, on s'étonne pas tellement que Les 120 Journées de Sodome de P. Pasolini soit sorti en 1976, c'est à dire peu de temps après "ça". Ça devait être une époque mouvementée dans la tête des italiens, on retrouve aussi des looks de l'époque, notamment un genre de Jean-Claude Dusse (Michel Blanc), en tenue de foot...


Je crois que le film ne s'explique pas plus que ça. C'est une blague sur des passages de la religion catholique et des instants de la vie mythique de Salomé. Ré-interprété, expérimentalisé, et "blaguéifié".



  • Epdzpa


Pour le plus grand plaisir de chacun, je vais vous conter l'adaptation de Salomé de Oscar Wilde, par Carmelo Bene.


Alors dans cette version expérimentale de Salomé. On commence par Salomé qui séduit le prophète Jean le Baptiste en sortant de l'eau nue comme un ver, et qui prend sa place de prophète. On enchaîne assez rapidement sur la Cène avec Jésus qui dit "L'un de vous va me trahir", pendant qu'il verse des pièces d'or sur la table... Au même moment, tous ses apôtres crient à la volée "MOI!" "Moi!" "MMOII!"... (les fourbes!).


Après une suite d'instant illogiques comme il y en aura dans toute le film, on arrive dans le palais où Hérode n'a pas trop l'air de comprendre pourquoi vampire-Jésus essaye de sacrifier une jeune femme entièrement nue, en chantant des choses perturbantes sur des vipères. S'en suit une giflade en bande organisée d'un pauvre vieux, probablement un nouveau Jean le Baptiste, joué par un autre acteur (pourquoi?). Ce serait l'arrestation par les gardes d'Hérode de Jean, avec des nobles de sa cours qui seraient venu le gifler. On retrouve comme depuis le début des images d'un bourreau qui aime couper des choses avec son sabre, notamment des grosses pastèques.. (on se doute que ce sera la tête de Jean prochainement).


Salomé est observée par Hérode et lui-même observé par ses courtisans, pendant qu'elle danse. Hérode est éblouie par sa danse et les courtisans se demandent ce qu'il regarde, et/ou pourquoi il la regarde comme ça. (ça coupe des pastèques avec un sabre de temps à autre). Salomé toute chauve qu'elle est, commence à trouver ça bizarre que son beau-père et oncle, la regarde avec autant d'intérêt.

Quelques courtisans se la joue prophète du dimanche "Pourquoi la regardes-tu ? Quelque chose de terrible va arrivé !".
La femme d'Hérode et le Dali girly commencent à s'énerver qu'Hérode s'obstine à regarder la Lune (oui la Lune..?), il dit qu'elle est étrange cette nuit là, et on lui rétorque que c'est la Lune, elle ressemble à la Lune et basta, qu'il casse pas les couilles Hérode à trouver que la Lune est bizarre en gros !


Ah, je crois que je viens de comprendre que Dali girly est en fait le conseiller de la reine Hérodiade (femme de Hérode et mère biologique de Salomé). Hérodiade commence à être insultante, en disant qu'à Rome ils vont trouver ça bizarre, qu'il ne devrait pas regarder Salomé avec autant d'intérêt, en ajoutant que, elle et sa fille sont de sang royal, alors que son père était un conducteur de chameaux et un voleur de coffres... (pas très gentil, vous l'accorderez !).


Salomé commence à dire qu'elle n'aime vraiment pas les romains, qu'ils sont méchants et hautain, qu'ils se prennent pour des seigneurs (ce qu'ils sont ma foi..). Et elle s'étonne d'un homme qui crie des paroles un peu étranges au loin, on lui explique que c'est le prophète. Intriguée que son beau-père le craigne, elle aimerait le rencontrer. Elle se rappel qu'il a dit de vilaines choses sur sa mère. Un messager du roi, qui vient en nageant avec un livre dans sa bouche, explique à Salomé qu'elle est priée de retourner à la fête. Un personnage indéfinissable lui explique que si elle désobéit quelque chose de grave arrivera ! (encore un prophète du dimanche). Le personnage indéfinissable est finalement le chef de la garde d'Hérode (Narraboth), qui est amoureux secrètement (mais pas tant que ça) de Salomé. Elle va le séduire pour qu'il aille "délivrer" le prophète et qu'elle puisse lui parler.


Et voici notre beau prophète, habiller en joueur de foot italien des années 70, avec un petit look à la Jean-Claude Dusse (Michel Blanc), sur de la chanson populaire italienne. Il insulte Hérodiade tout en s'adressant à Dieu, il commence à s'énerver Jean-Claude, parce qu'il voit qu'une meuf chauve à poil le regarde fixement. Il l'insulte de "PUTANAAA!" (comme tout le monde l'aurait fait à sa place), puis Salomé lui explique humblement qui elle est: "Je suis Salomé, fille d'Hérodiade, Princesse de Judée". Il rétorque des mots pas très gentils, avec un gros penchant pour le mot "PUTANAAA", qu'il prononce si bien, ce qui fait tellement plaisir à Salomé qu'elle lui demande de continuer à parler comme ça.


Pendant que Salomé à l'air de se plaire à écouter les injures de Jean-Claude, Narraboth, lui ne peut plus endurer de telles paroles, alors il se suicide (logique?). J-C (non pas vampire-Jésus, mais bien Jean-Claude), rentre dans sa prison flottante entourée de petites gonz' à poil tout autour avec quelques colliers de fleurs comme on en voit à Hawaï. (vraiment là... Je sais plus quoi dire)


Pendant ce temps sur l'autre rive, Hérode s'impatiente à sa soirée et ne fait même plus gaffe aux nudités qui l'entourent. Nudités qui essayent pourtant de capter son attention en faisant le pont à poil, ou à peu près n'importe quoi à poil. Puis apparaît dans l'eau, devant lui, le corps de Narraboth, on apprend qu'il était Syrien, et il comprend qu'il s'est suicidé (bravo le veau!).


Bon cet épisode passé, Hérode en revient à ses préoccupation "Où est Salomé? Où est la Princesse?", mais oui où est la "fille de PUTANAA" ? comme dirait notre bon J-C. On lui rappel bien évidemment (notamment Hérodiade) qu'il ne devrait pas tant la regarder.


On apprend que Hérode est peut-être atteint d'Alzheimer, car après avoir glissé sur du sang, il s'étonne qu'il y ait un corps ici (celui de Narraboth qu'il vient de voir passé), et devient hystérique et crie pour qu'on enlève ce corps d'ici. Il trouve ça bizarre qu'il se soit suicider et fait une remarque des plus fines "Je croyais qu'il n'y avait que les philosophes romains qui se suicidaient !?". Peu sûr de ses dires il demande à Tigellinius (Tigellin), qui est entrain de faire un gros cunnilingus en buvant allègrement des pots de vins, si celui-ci est d'accord qu'il y a des philosophes romains qui se suicident. Question à laquelle il répondra que "oui". Tout en broutant du minou, mangeant des grappes de raisins et rotant, il affirme que ce peuple est non-civilisé et ridicule (je commence à comprendre la blague..).


Hérode en arrive à une scène largement ré-utilisée de la pièce de Wilde, où il propose un peu de vin à Salomé qui lui répond avec nonchalance "Je n'ai pas soif, Tétrarque", puis il réitère avec des fruit pour se recevoir un "Je n'ai pas faim, Tétrarque". Il lui demande finalement de venir s'asseoir à côté de lui mais elle refuse en disant "Je ne suis pas fatigué, Tétrarque" (ça commence à être redondant). Après une folie un peu aléatoire de quelques minutes, Hérode demande enfin à Salomé de danser pour lui, elle répond évidemment "Je n'ai pas envie de danser, Tétrarque".


Mais après quelques discours, ça y est, Salomé, entend que Hérode lui donnera tout ce qu'elle souhaitera, après qu'il ait juré sur sa vie et sur ses dieux, elle accepte donc de danser pour lui (entre temps un nouveau Jésus vient se crucifier lui-même sur une croix, au sol). La danse de Salomé interprétée ici, est des plus... expérimentale... Elle consiste à plier les fameux sept voiles, qui pour une raison obscure, se trouvaient sur Hérode nu, dans ce qui semble être un désert. Après avoir plier son linge et séduit Hérode, elle lui retire de la peau, sur tout le corps, commençant par le visage en lui demandant qu'on lui livre une tête sur un plateau d'argent, sans signifier laquelle, bien qu'Hérode ait très bien comprit de qui il s'agissait.


Le film se termine sur Hérode qui devient totalement fou en citant toutes les richesses et les titres qu'il pourrait offrir à Salomé, si seulement elle acceptait de ne pas lui demander la tête du prophète.


Tout ça pour dire que ce film est une bien belle blague.

Amoneptah
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le 10 avr. 2016

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