Pour son premier essai derrière la caméra, Jean-Paul Rouve ne démérite pas. L'idée est originale, et sa mise en scène vintage n'est pas désagréable. Celui-ci a surtout le mérite de nous présenter Albert Spaggiari comme un personnage complexe, à la fois terriblement attachant et agaçant, généreux tout en étant profondément raciste... Mais ça se traîne quand même un peu. Cela a beau être divertissant et plutôt sympathique, Rouve a quand même du mal à donner du corps à tout cela, d'autant que si Spaggiari s'avère être un héros très intéressant, c'est moins le cas de Julia et Vincent, même si Alice Taglioni et surtout Gilles Lellouche ne déméritent par ailleurs pas. Je garde en conséquent un souvenir assez vague, pas antipathique non plus, de ce « Sans arme, ni haine, ni violence », qui a au moins le mérite de présenter un point de vue original sur une des grandes figures du banditisme des années 70, mais qui hélas, peut-être par manque d'ambition ou de brio, reste quelque peu anecdotique.