Solitaire, écrivain (scénariste, plutôt), gay, quadragénaire, orphelin à 12 ans de ses deux parents, morts dans un accident de voiture, Adam, qui fait fortuitement la connaissance d'Harry, le seul autre habitant de son grand immeuble, a le besoin irrépressible de retrouver la maison de son enfance. Il y retrouve avec surprise son père et sa mère, à l'âge qu'ils avaient, trente ans auparavant. Avec la maturité, il lui est plus facile d'évoquer avec eux les souffrances de l'enfant silencieux qu'il était, brimé par ses camarades d'école, recevant peu de gestes de tendresse de ses parents et de leur avouer une homosexualité non assumée. Il reviendra plusieurs fois les voir ; il y goûtera des moments d'affectueuse compréhension qu'il n'avait jamais connus enfant. Comment son amant Harry comprendra-t-il et acceptera-t-il ce qui arrive à Adam ?
Le sujet - l'incommunicabilité parents/enfants ou dans le couple - n'est pas inintéressant. J'ai toutefois eu du mal à entrer dans ce film, peut-être à cause de l'onirisme trop marqué du sujet, d'une mise en scène qui m'est apparue sans grand talent et de quelques tics de style qui reviennent régulièrement (gros plans vraiment trop serrés sur les visages, des sourcils aux lèvres inférieures). J'ai par ailleurs lu plusieurs critiques, avant d'aller voir le film, assurant aux futurs spectateurs qu'ils ne pourraient pas ne pas verser quelques larmes. J'avoue ne pas avoir été touché par les larmoiements d'Adam ni les tendres moments qu'il passe avec ses parents ou Harry, les câlins n'étant bien sûr pas de même nature dans les deux cas.
Bref, je crois que j'oublierai vite Sans jamais nous connaître.