Saka Saka à la française

Le script de Saraka Bô ne brille pas par son originalité, la photographie n'est pas des plus réussies (en même temps, difficile de la juger avec ce DVD français non-anamorphique qui frôle le rip de VHS), la bande originale a de quoi décontenancer (tantôt excellente, tantôt ratée), les dialogues sont mauvais et pour ne rien arranger, les acteurs semblent mal dirigés. Et ça partait d'autant plus mal quand on comprend dans le générique que quatre personnes se sont occupées du scénario... lui-même tiré du roman d'une cinquième personne ?!?!?! Ça fait beaucoup. Normalement c'est 0/10 et on n'en parle plus. Sauf qu'une certaine poésie dissonante se dégage du produit final. Richard Bohringer joue très bien "l'éléphant dans un magasin de porcelaine", Yvan Attal semble retrouver les maladresses et la gaucherie du jeune premier, 8 ans après son premier film (tour de force), Aïssa Maïga est comme d'habitude superbe ♡ et Sotigui Kouyaté irradie dans la moindre de ses scènes, bouffeur de lumière à la présence exceptionnelle.

Le film est raté, admettons-le volontiers. Rien ne va vraiment là-dedans, on se croirait probablement dans un épisode de Julie Lescaut (difficile à dire quand on en a vu aucun mais croyons les autres spectateurs sur parole), le script mériterait sûrement plusieurs ré-écritures mais malgré tout ça, le résultat final tient la comparaison avec pas mal de thrillers français de la même période, gonflés par un budget trois fois supérieur, si ce n'est plus. Que personne ne s'énerve, l'auteur de ces lignes n'est sûrement pas crédible puisqu'il aime bien aussi le très controversé Six-Pack et qu'il n'apprécie quasiment aucun film d'Olivier Marchal.