Saw II est la première suite de la franchise, et il est clair qu'il a été conçu pour capitaliser rapidement sur le succès du film original. Le réalisateur Darren Lynn Bousman étend l'action en remplaçant le huis clos claustrophobe par une maison piégée accueillant huit victimes. Le film s'écarte ainsi du thriller d'horreur psychologique pour embrasser pleinement le gore et la surenchère de pièges.
L'atout majeur reste la présence de Tobin Bell dans le rôle de John Kramer (Jigsaw). La confrontation verbale avec l'inspecteur Matthews (Donnie Wahlberg) est le cœur du film, conférant au tueur un charisme malsain et une profondeur thématique que le reste du scénario peine à maintenir. La tradition du twist final est respectée et réussit, malgré tout, à surprendre.
Trois Défauts Marquants !
- Exagération au détriment de l'Anxiété : Le film marque le début du basculement vers le "torture porn". L'accent est mis sur des pièges de plus en plus graphiques et moins crédibles, diluant la tension psychologique qui rendait le premier film si terrifiant.
- Personnages Sacrifiés : Le casting élargi (huit joueurs) signifie que la plupart des victimes sont des archétypes survolés, dont le seul but est de servir le prochain piège. Leur manque de développement rend leur sort indifférent au spectateur.
- Lâcher-prise Scénaristique : L'intrigue policière est moins soignée et moins subtile que l'originale. Le film utilise des ficelles faciles et une complexité artificielle pour tenter de masquer un concept moins frais, rendant l'ensemble moins ingénieux et plus prévisible par moments.
Conclusion :Un Divertissement Brutal, Mais Déjà Déclinant.
Saw II est une suite divertissante et nerveuse qui parvient à maintenir l'intérêt par son rythme soutenu et la présence dominante de Jigsaw. Cependant, en privilégiant l'excès visuel à la finesse de l'écriture, il commence déjà à trahir l'intelligence du concept initial.
Il offre de bons chocs pour les amateurs de gore, mais manque de la substance et de l'ingéniosité qui avaient fait de Saw un classique.