Sortir un épisode par an et toujours faire de l'argent. Un vieux rêve de producteur que Bousman a pu offrir 3 années de suite à Hollywood. Un quatrième épisode de Saw, donc. L'histoire est tellement abracadabrante que je ne me sens ni la force, ni la capacité de la poser sur papier. Il suffira de vous dire que l'on suit toujours un fil rouge commencé dès le premier épisode. Les flash-backs deviennent carrément indigeste tant ils tentent de bricoler l'histoire des précédents épisodes pour introduire de nouveau personnages. Au générique de fin, on se prend à espérer que tout ce foutoir va permettre de partir sur des bases plus saines. En plus de ça, même la trame, plus linéaire, des différents personnages est parfois difficile à suivre. On sacrifie sans broncher la crédibilité des personnages pour une bonne séance de torture des familles. D'ailleurs, le côté énigme devient totalement absent au profit d'un jeu de massacre expéditif enfonçant le clou d'une philosophie entamée dans l'épisode 3. En somme, c'est un petit peu la gabegie et on se dit que Jigsaw a peut-être bien fait de prendre sa retraite.
Difficile de renouveler la critique pour une franchise qui recycle sans arrêt les mêmes recettes. Notons quelques effets ingénieux de Bousman qui a peut-être pris de la bouteille. Il continue cependant à mettre en scène ses machines de torture qui versent toujours dans le gore qui tache, sans innovation majeure. La cinématographie, ressemble de plus en plus à un train fantôme, lumière colorées et couloirs délabrés. On reprend sans cesse les même codes visuels et sonores avec au bout du compte un enchaînement de scène toutes semblables. Cette fois-ci, Jigsaw en retrait, la relève est "assurée" par de nouveaux acteurs décevants.
Saw touche donc le fond de son propre paradigme.