Saw X par AntoineRA

Dixième Saw mais épisode 1.5 dans la continuité chronologique. Les scénaristes de Jigsaw et le réalisateur du 6 et 7 chapeautent ce retour aux fondations de la saga. C'est ainsi plaisant de revoir Tobin Bell dans le rôle de l'architecte des pièges mortels, même si l'acteur a une allure de momie déambulante. Shawnee Smith est aussi présente pour l'assister. On est à l'époque où Kramer consulte des médecins incapables de traiter son cancer. Il s'envole donc pour le Mexique, crédule devant un traitement expérimental qui n'est qu'une arnaque. Il en faut peu pour justifier sa vengeance et son penchant moralisateur ; il retrouve ces escrocs et les installe dans ses pièges (solo et à plusieurs). Jigsaw est ici un anti-héros (agissant étrangement à visage découvert) pour qui on a de l'empathie, et on se délecte de voir souffrir des ordures ; cela galvaude quelque peu le postulat de Saw. Les effets pratiques sont bien cradingues et poisseux (notamment le 3ème piège) même si les réactions manque de crédibilité. Avec un montage en hyper-cuts, caméras illisibles et photographie jaunâtre, on retrouve ce visuel de DTV des années 2000. Saw X pourrait faire illusion mais ce n'est pas pour autant un gage de qualité, notamment ces filtres de couleur sans nuance. Les lacunes scénaristiques sont également dignes d'il y a 20 ans, avec de nombreuses scènes superflues, et un script qui sert juste d'excuse au sadisme. Et, sans surprise, Charlie Clouser accompagne le twist final en flashback sur l'anticipation de Kramer pour doubler ses victimes.