Il y a toujours dans la considération critique une impression de « cases à cocher ». Un film est considéré comme bon au moment où les petites croix remplissent correctement leurs catégories, que telle mise en scène est cohérente et sans faux raccord, que tel·le acteur·ice nous foudroie par sa performance. Il n’est pas forcément question de considérer ces éléments comme sans importance mais pour beaucoup la subjectivité, le simple fait d’aimer une proposition malgré ses tares évidentes n’a pas lieu d’être, un « défaut » que l’on réserverait au grand public, incapable pour sa part d’analyser avec notre fameux regard élitiste et de voir ce qui est, puisque tout est quantifiable, « objectifiable ». À ce titre, on fait fi d’éléments importants, de l’expérience première de la matière cinéma où le sentiment, dès lors que l’on entre dans l’aventure narrée, nous fait ignorer ces défauts, où autre chose nous embarque. Ça ne veut pas dire que celui/celle qui apprécierait un mauvais film est un couillon·ne. Lorsqu’on se retrouve à écrire sur le dispensable Un talent en or massif ou sur l’encore pire En eaux très troubles — une tentative finalement avortée mais qui aurait pu trôner fièrement dans nos pages —, il n’y a aucun doute quant au fait que l’auteur·ice des quelques lignes de défense/défonce desdits films a bien conscience que Nicolas Cage ou Jason Statham y jouent comme des bûches. Mais pourquoi nier un sentiment quand il est réel, cacher une joie certes éphémère mais que l’on peut relater tel quel sans se prendre le jugement d’une clique qui pense que « la cinéphilie c’est ainsi » ? En trois mots, pour contrecarrer une introduction bien trop longue : on s’en tape, et on parle de Scandaleusement vôtre, qui rentre parfaitement dans cet écrin : un film quelconque voire mauvais que l’on déteste apprécier.
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