Scott Pilgrim est un looser magnifique. C'est un cliché très répandu dans la culture populaire qui met en avant un personnage qui n'a rien pour réussir mais qu'on adore sincèrement. Un autre exemple, c'est Gaston Lagaffe ou encore le Dude de The Big Lebowsky.
Scott a 22ans, vit dans un appartement à 10 mètres de la maison de son enfance avec un colloc' homosexuel qui, malgré un pouvoir quasiment surnaturel de conversion, assume parfaitement son cliché.
Scott a vécu une rupture extrêmement difficile qui a sapé sa confiance en lui, son amour propre et rendu ses rapports avec les femmes compliqués. Du coup, Scott se rabat sur une relation facile avec une lycéenne de 17ans qui boit ses paroles et admire sans concession le groupe de rock post-grunge de notre héros.
Scott est mal habillé, mal coiffé, il aime les jeux-vidéos et n'envisage pas l'avenir. Scott est incapable de voir plus loin que le bout de son nez jusqu'au jour où sa relation de transition va être mise à mal par l'arrivée de Ramona Flowers, une jolie fille énigmatique au passé sombre dont il tombe éperdument amoureux. Il faut donc larguer la lycéenne pour officialiser son nouvel amour. Et tandis qu'il tente de négocier maladroitement ce virage sans heurt, Scott se retrouve confronté à La Ligue des Ex Maléfiques de Ramona, qui, chacun leur tour, vont tenter de tuer notre pauvre Pilgrim.


Ils sont sept et tentent à tout prix de contrôler le destin de Ramona. Scott va devoir les affronter jusqu'au dernier.


Le film a une histoire un peu bizarre, faut bien le dire, et pourtant, à chaque dialogue et autre interactions entre les personnages, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que ce long-métrage est criant de vérité sur ma génération. Génération un peu paumée qui tente systématiquement de donner un sens à sa vie, qui manque de repères et qui a grandit pendant l'avènement des consoles de salon. Génération de jeunes rêveurs, se voulant artistes et pourtant dépassés par le monde et internet.
Dit comme ça, si vous lisez ma critique sans jamais vous être renseigné sur le film avant, vous aurez sans doute l'impression que je suis en train de vous parler d'un film d'auteur français n'ayant pas pour vocation de vous divertir... Eh bien détrompe-toi mon ami imaginaire improbable ! Scott Pilgrim Vs The World est un film d'action super stylisé avec une mise en scène de taré et bourré de références jusqu'à ne plus savoir qu'en faire. En effet, en plus de sa parfaite compréhension de ma génération, le réalisateur (un certain Edgar Wright : Shaun of The Dead, Hot Fuzz et Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde) parvient à faire des combats contre les sept Ex quelque chose d'unique et de très sympa à regarder. C'est très dynamique, on ne s’ennuie jamais et à la fin, on en redemande.


Cependant, je me dois aussi d'être honnête avec vous. Je ne suis pas certain que ce film soit accessible à tous les âges. Une personne de plus de trente ans risque de se heurter à un mur en regardant cette production. Parce-que oui, c'est surtout et avant tout un film pour les jeunes (je ne dis pas que les "vieux" c'est le mal, c'est juste qu'ils ne sont pas du tout le public ciblé).


Mais, du haut de mes 23ans, j'adore ce film. Déjà, j'adore ce réalisateur, j'aime toutes ces œuvres cinématographiques et j'adore la manière qu'il a de découper les scènes. Il a un sens du rythme phénoménal.
En suite, même si ça me coute de l'avouer, je me reconnais en Scott. Adolescent éternel totalement paumé, au cœur brisé qui se rabat sur la première venue avant de tomber réellement amoureux d'une autre fille, ça me parle. Mais surtout parce qu'en plus des combats, j'adore la relation qu'il entretient avec Ramona. Ils sont adorables ! Pourtant, le duo d'acteurs ne va pas du tout, mais le film en joue pour mettre toute la loose de Scott en avant et toute la tendresse que Ramona a pour le héros. Plus il se montre ringard, plus elle l'aime. De plus, elle le domine complètement mais elle n'abuse jamais de son pouvoir sur lui.


Bref. Les musiques du film aussi sont franchement sympathiques même si je ne suis pas un très grand consommateur de post-grunge, ça colle toujours à l'ambiance.
Et puis, le casting... Il est génial ! La distribution de ce film regorge de surprises. On a droit à Cris "Captain America" Evans en star d'action/connard prétentieux, à Brandon "Superman" Routh en super sayen végétalien qui bat les femmes (WTF ?!), à Jason Schwartzman en boss de fin... Bref, une perle !


Si vous avez moins de trente ans et que vous aimez les jeux-vidéos, Scott Pilgrim est fait pour vous. Le film parvient à rester vrai tout en nous offrant un délire totalement absurde et hilarant de combats surréalistes et démesurés. Comme tous les films d'Edgar Wright, il y a beaucoup de tendresse pour les personnages et un rythme super efficace dans la mise en scène. C'est un produit unique à consommer sans modération, entre amis entre deux packs de bière.

GrenKopun
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le 14 juin 2015

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GrenKopun

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