Une histoire d'évasion



Comme on pouvait s'en douter, ce documentaire est uniquement centré sur la maison d'édition DC (d'un autre côté, c'est un peu le sujet). Cependant, l'histoire ne commence pas là où tout autre documentaire a commencé. L'histoire commence avec les créateurs de DC Comics, de l'entreprise, et non pas des personnages. Une partie assez sombre et l'on en comprend assez vite les raisons. Des anecdotes dont je n'avais pas entendu parler, et surtout, auxquelles je n'ai pas pensé chercher. Déjà un bon point, car par un documentaire traitant de l'histoire des comics/bande dessinée, je m'attends à voir ce que je connais déjà, en cherchant des informations, et à voir des documents qui restent pour moi inédits. Cependant, du point de vue des auteurs, l'on retiendra le terme "d'évasion", qui est bel et bien l'essence de la première génération d'artistes.


Premièrement par le désire d'agir au sein de la seconde guerre mondiale, face aux Nazis (Uncle Sam en eu droit à sa transformation en personnage de l'éditeur que l'on a pu revoir cette année dans le numéro spécial de "Multiversity : Mastermen"). Deuxièmement, même si ce n'est pas dit clairement, seulement insinué, l'on parle d'évasion de l'auteur. Le terme de perte de réalité est rapidement traité, mais avec des mots très justes.


Si l'on connaît déjà les auteurs de cette période, l'on comprendra les raisons de ce besoin d'évasion. Les mots, pour revenir une dernière fois dessus, sont une succession parfaite, créant une transmission parfaite de l'auteur interviewé au spectateur passionné.



Une histoire de fric



Je m'attendais à ce que DC fasse sa petite publicité, mais non, pas tant. Je n'ai rien vu de réellement publicitaire. Un documentaire doit traiter son sujet, il n'y a pas de titre de comparatif entre cet éditeur et un autre, autre que celle déjà vue dans tout documentaire, qui est celle avec Marvel et le type de personnage à problème lancé par la concurrence (autrement dit, Marvel) en 1964.


Le but principal d'un éditeur est de rapporter du chiffre, réussir à vivre de ce métier, réussir à vendre, répondre aux exigences des plus grands auteurs du moment et attirer les jeunes talents. Bref, trouver un juste équilibre. Comme la comparaison aux autres éditeurs, DC ne se le cache pas, et assume complètement, en particulier à propos de la mort de Superman.



Une histoire de passion



L'interview de Louise Simonson en larmes lorsqu'elle parle de ses travaux, tout comme les mots, créé une sorte d'illusion de contact avec ces auteurs à portée de main. D'autres s'excusent même de ce qu'ils ont pu faire au monde des comics, des anecdotes, des évolutions des mentalités qui font évoluer les comics. Revoir Joe Kubert, son sourire, et ses traits de visage si particuliers, m'ont bien fait sourire, et me rappeler que des artistes comme lui ne sont pas éternels ont un effet presque meurtrier dans le coeur d'un lecteur qui aurait aimé le rencontrer, le remercier et l'envier de ce qu'il a vécu (rien d'autre que la destruction du code des comcis, et sa renaissance, ainsi que son ascension jusqu'à 2012). Comme quoi, les New 52, la fin de l'univers d'origine a emmené avec lui l'un de ses pères fondateurs.


Une autre figure regrettée fait plusieurs apparitions dans ce documentaire. Dwayn McDuffie (le créateur, entre autre, de Static Shock, et scénariste) qui a eu un impact bien moindre, mais aura tout de même lutté pour la création de héros de couleur. Mine de rien, ça force le respect, parce qu'il a réussi ce qu'il a entreprit.



Flashpoint Paradox



Drôle d'histoire que choisir Ryan Reynolds comme narrateur. L'un des grands destructeurs de personnages de comics, de Deadpool à Green Lantern, je trouve ça étrange qu'un éditeur de comcis pense encore à le contacter. En dehors de cela, il ne s'agit que d'un narrateur, sa voix n'a rien de dérangeant, je n'y ai pas vraiment fait attention, et son nom n'aurait pas été mentionné, je ne l'aurais pas remarqué. Donc, à part un petit sourire au générique de fin, suite à la phrase finale de Neil Gaiman, qui a fait coulé une paire de larmes, sa présence m'est apparut comme invisible (ce qui est un peu le principe du narrateur, non ?).


Bref, la définition du comics est réécrite dans ce documentaire. Ce n'est pas que du papier, c'est un témoignage, une oeuvre d'art à part entière. Félicitations DC ! Maintenant, on attend que Marvel se sorte les doigts, et nous révèle enfin que Stan Lee a tout pompé sur les idées de Jack Kirby.

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le 17 avr. 2015

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