Auréolé par le succès d'Easy Money, adaptation paraît-il réussie du best-seller Stockholm Noire, le Suédois Daniel Espinosa a logiquement été débauché par les studios ricains toujours prompts à mettre le grappin sur les cinéastes les plus prometteurs du cinéma mondial.
Doté d'un budget confortable de 85 millions de dollars, Espinosa s'est donc retrouvé aux commandes de cet actionner porté par un casting de luxe (Denzel Washington, Ryan « j'ai joué dans les adaptations de comics les plus pourries » Reynolds, Vera Farmiga, Sam Sheperd, Brendan Gleeson et Robert « T-1000 »Patrick).
A l'arrivée force est de constater qu'il livre un travail de « Yes-Man » (un réalisateur zélé qui obéit gentiment à son producteur et qui livre un produit calibré), de « Yes-Man » appliqué, certes, mais de Yes- Man quand même !
Sécurité Rapprochée ressemble à une partition de musique que l'on connaît par cœur et s'impose comme un des derniers témoins en date de la « bournisation » du cinéma d'action.
Le métrage reprend en en effet tous les codes du genre tels qu'ils ont été redéfinis par la Saga inspirée des écrits de Robert Ludlum : une histoire faisant écho à l'actualité récente (la torture de la CIA, les planques de la CIA, les magouilles de la CIA, etc., etc.), quelques clichés éculés (le jeune agent débutant en manque d'action, une énième histoire de trahison, etc.) et surtout, une approche « réaliste » des morceaux de bravoure.
Sécurité Rapprochée comporte donc son lot de fusillades, de poursuites en bagnole et de mano a mano à base de krav-maga (réglés par le frenchie Olivier Schneider, déjà à l'œuvre sur Taken).
Le tout est emballé avec professionnalisme par un Espinosa qui, à l'image de la plupart de ses confrères, reprend également le style de mise en scène cher à Paul Greengrass avec caméra épileptique et surdécoupage de l'action.
L'ensemble se suit sans déplaisir grâce à un scénario un brin convenu (on voit venir la fin à 100km...) mais efficace et aux deux excellents interprètes principaux qui font le boulot, malgré une caractérisation des personnages assez inégale. Ce roublard de Denzel nous refait le même numéro que dans Training Day en campant un personnage badass et ambigüe, mais ça fonctionne toujours aussi bien ! Quand à Reynolds, il démontre une nouvelle fois qu'il peut-être très bon...quand il joue dans autre chose que des films de super-héros ou des comédies débiles !
Au final, Sécurité Rapprochée n'est pas un mauvais film, mais il souffre d'un parfum de déjà vu qui l'handicape cruellement. On aurait aimé voir Espinosa à l'œuvre sur un projet plus ambitieux que cet actionner divertissant mais guère innovant. Le film marque également les limites d'une mode qui à mon humble avis à fait plus de mal que de bien au cinéma d'action. En clair, Jason Bourne c'est achement bien, mais un brin de nouveauté serait bienvenu ! Pourquoi pas un retour aux sources avec une mise en scène de l'action spectaculaire et décomplexée comme dans Expendables ou le récent MI4....