La Mise en scène par Thomas Jolly de la pièce Thyeste de Sénèque au festival d‘Avignon en 2018 était très bien élevée, elle banalisait la monstruosité de la situation (Atrée tua les fils de Thyeste puis les fit cuire avant de les servir à leur père. A la fin du repas, , Atrée fit apporter à Thyeste le plat contenant les têtes sanglantes, les pieds et les mains des malheureux enfants). Dans ce film, Robert Schwentke propose une partie de la pièce mise en scène pour quelques nantis, mécènes de Sénèque, et cette mise en scène est aussi délirante, colorée, extravagante, que la première partie du film qui nous offre un Néron, caricature de rockstar – à moins qu‘il en soit une copie aussi prémonitoire que grotesque…
Et qu‘il tue sa mère - la pourtant si délicieuse Agrippine - et qu‘il se réjouisse de toutes les morts qu‘il suscite et aussi de la terreur qu‘il inspire.
La deuxième partie est consacrée à la préparation du suicide de Sénèque, suicide obligé pour un autre Socrate (c‘est ainsi que se voit ce multimilliardaire – imaginez Donald Trump en philosophe...), pris entre le désir de transformer sa mort (à laquelle il ne peut pas échapper, surveillé par un effrayant envoyé de Néron) en mots pour l‘éternité et la peur qui s‘empare de ce stoïcien ...en paroles.
Toute ressemblance avec des philosophes contemporains peut se faire…
Grandiose interprétation de tous les acteurs, dans un film qui retrouve le cinéma.