Pas exactement aussi sombre que les autres films de John Waters , "Serial Mother" ne déroge pas néanmoins sur la dérision la famille américaine dérangée et sa façade de fonctionnalité . Depuis " Haispray "(1988) et " Cry Baby " (1990) qui avaient reçu un bon accueil critique , l'un des papes du cinéma trash (si ce n'est tout court le pape de ce genre là) avait clairement mis de l’eau dans son vin . "Serial Mother" entendait donc retrouver un quelque peu mordant qui était absents de ses deux dernières productions . En écrivant cette histoire d’une femme de la classe moyenne apparemment bien sous tous rapports, mais qui dissimule en réalité une redoutable meurtrière , il raconte avant tout la métaphore d’une certaine société américaine qui vante les mérites du bonheur permanent, de la joie imposée à tous et d’une gentillesse de façade . Cette comédie horrifique ne va jamais se prendre au sérieux va beaucoup miser sur l’absurde . Cette comédie horrifique est plutôt légère . Elle ne verse que très peu dans l'hémoglobine et n'a aucune intention de faire peur , on est plutôt dans une forme d'hommage au cinéma d’horreur avec de nombreuses références dont un des personnages de ce film en est grand fan tout en travaillant dans un vidéo club . L'humour noir y est présent , ainsi que de l'humour caustique , irrévérencieux , provocateur et beaucoup de second degrés . John Waters va mettre son doigt à l'index à la société américaine, son puritanisme, son conservatisme tout en la titillant , l' Amérique pavillonnaire (comme l'avait si bien illustré tout en la démontant les réalisateurs tels que John Carpenter et son "Halloween" ou encore Tim Burton avec "Edward Scissorhands") et en la critiquant . Et il ira très loin dans le vice jusqu'à faire croire au spectateurs que le film est tirée d’une histoire vraie, que le scénario est basé sur des témoignages, des déclarations et des centaines d’interviews, et que la vraie " serial mom " aurait refusé de coopérer lors de la préparation du film (voir la séquence finale entre Suzane Sommers qui joue son propre rôle a une expression d'horreur qui traverse son visage à la fin de la salle d'audience qu'elle avait assistée alors qu'elle se prépare à jouer le rôle de cette "serial mom" dans un film sur les crimes , je n'en dis pas plus) et conclura de cette phrase d'un "Aucune personne impliqué dans les meurtres n’a reçu de compensation financière". N'oublions pas que ce cinéaste vote républicain , souscris à la peine de mort , fait preuve d’un racisme très ordinaire (malgré que celui-ci le dénonce ainsi que l'exclusion à son film de 1998) et ...est homosexuel ("Elvis m'a permis de me rendre compte que j'étais d'être gay" . ^^ . Une parfaite illustration de l'américain moderne quoi ! ^^ . Moins bordélique et déjanté comme je l'aurais espéré , il n'empêche que cela reste l'un des meilleurs films de son cinéaste avec une mention spéciale à son actrice principale Kathleen Turner , qui était au sommet de son talent comique , voire son meilleur rôle tout court .
Note Objective : 6.5/10