Ses trois filles s’inscrit dans la lignée de ces drames feutrés, portés avant tout par la justesse de leur interprétation. Le film repose entièrement sur ses trois comédiennes, dont la sincérité et la retenue donnent chair à un récit pourtant très statique. Chacune incarne avec émotion une fille confrontée à la mort imminente de leur père et à la nécessité de solder les comptes du passé. Pas d’effets inutiles, pas de surenchère dramatique – juste un face-à-face douloureux avec la fin, la rancune, et la possibilité du pardon.
Le thème, évidemment lourd, aurait pu basculer dans le mélodrame lacrymal, mais le réalisateur trouve un ton juste, pudique. Les dialogues sonnent vrais, la mise en scène reste simple, presque effacée, mais toujours au service des personnages. C’est un cinéma de l’émotion retenue, du non-dit, où les regards et les silences comptent autant que les mots.
Certes, le rythme est lent et la mise en scène sans éclat particulier, mais c’est un parti pris assumé: tout repose sur la force du jeu et l’intimité des situations. Et à ce niveau, le film remplit sa mission. Ce n’est pas un grand drame, ni un coup de poing émotionnel, mais une œuvre honnête, sensible, qui parvient à traiter un sujet difficile avec douceur et justesse.
A découvrir!