Le nombre 251

Un jour, le réalisateur Gough Lewis découvre une émission où une jeune femme, Annabel Chong, actrice pornographique de son état, raconte qu'elle a couché avec 251 hommes lors d'un gangbang début 1995. Sidéré, il va vouloir la connaitre, et ce qui l'a mené à faire ce geste fou.

Je ne connaissais pas du tout Annabel Chong, dite Grace Quek, mais le documentaire avait eu une certaine renommée lors de son passage à Sundance en 1999. Disons que j'en suis plus ressorti dégouté, presque écœuré par ce que j'en ai vu, car si le sexe est magnifique, il peut être malheureusement dégueulasse, ce documentaire en est le plus bel exemple.

Orné de larges extraits du film porno où la pauvre fille se fait passer par tous ces mecs qui attendent comme s'ils faisaient la queue (pardon) à la Caf, le zizi en main, on ne comprend pas vraiment les motivations d'Annabel Chong à faire ça. Non seulement c'est très dangereux pour sa santé (car plusieurs de ses partenaires n'étaient pas testés contre le VIH contrairement à ce qu'ils disaient), mais le fait de dire que c'est pour revendiquer son féminisme est d'une hypocrisie sans nom.

Parce qu'en plus, elle n'a jamais vu la couleur des 10 000 $ qu'elle devait être payée par sa performance, de la part de producteurs qui n'ont pas l'air très nets. Donc, je ne comprends pas ce qu'elle recherchait en faisant ce gangbang, où les extraits montrent quelque chose de sinistre à l'image, et où la souffrance se lit davantage que le plaisir sur son visage. D'ailleurs, son dernier partenaire sera le hardeur Ron Jeremy, venu au départ pour commenter l'action.

D'autant plus que pour elle, ce record entre guillemets sera battu l'année suivante par une autre actrice, et qu'elle reviendra assez rapidement au porno. Mais je pense que c'est une femme plus intelligente qu'il n'y parait, elle a eu un diplôme universitaire en 1998, mais elle a l'air de souffrir de troubles psychologiques, notamment via une scène dérangeante où on la voit se scarifier, ça fait froid dans le dos.

Aujourd'hui, ce record glauque n'a plus de raison d'être, mais il ressort du film une grande tristesse de la part de Annabel Chong, qui doit cacher sa véritable nature à ses parents, et de se dire comment on peut se taper 251 mecs sans penser aux répercussions, à sa santé (elle doit passer un test VIH elle aussi) et surtout à sa vie ?