Ce que j'ai compris de Risi dans ce film, c'est qu'il sait faire en sorte que son audience aime être étudiée. C'est en tout cas l'intérêt de cette compilation de sketchs où l'ancien psychologue profite de la révolution sexuelle pour s'exprimer avec une pudeur décroissante sur la question du désir au travers de personnages aussi libidineux que caricaturaux.
Mais l'exagération est ce qui a longtemps permis à Risi de passer outre la bienpensance, et maintenant que celle-ci s'écroule, son style se retrouve esseulé et en retard, comme si le réalisateur tentait de gravir une marche en trop sur l'escalier de ses démonstrations sociales. Sesso Matto se trouve dans ce moment de déséquilibre et de tâtonnement où l'on cherche du pied la marche fantôme.
L'écriture est bien sentie, les piques toujours grinçantes et certains gags très drôles, mais socialement, ça a vieilli. Pas tant parce que les mœurs ont changé qu'à cause du fossé de moins en moins grand, dans ces fringantes années 1970, que Risi peut remplir avec humour et provocation entre "ce qui est" et "ce qu'on en dit". Si c'était en mon pouvoir et qu'il en avait besoin, j'irais le rassurer en lui disant que ce fossé, il a participé plus que bien d'autres à le combler - mais en attendant, Sesso Matto est un pétard mouillé qui explose quelques années trop tard.
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