25 minutes de chef d'oeuvre dans 1h30 de gâchis

Il y a parfois des choix incompréhensibles, ce destroyer en fait partie. Si il s'en était tenu à son idée de base, si il avait continué le film comme il l'avait commencé, si il avait tout simplement respecté le pitch qui nous était vendu, on aurait là un 7/10, probablement un 8. Efficacité incroyable, propos pragmatique sur la peine de mort, vision rigoureusement badass de la vie carcérale (un anti la ligne verte où la bestialité devient la seule échelle de valeur), on tenait là une série B parfaite. L'introduction est un régal, un exemple de réussite. Jusqu'à ce qu'on déboule sur le présent, à savoir celui d'un couple tournant dans un film ayant lieu dans la prison où notre psychopathe a séjourné, avant d'y trouver la mort au cours d'une émeute ayant fait une soixantaine de morts. C'est bien cette émeute, la rébellion de prisonniers et la réponse ultra violente des matons qu'on voulait voir, mais au lieu de cela, on se tape un tournage de série B bourré de gags qui n'ont rien de bien fin (le cachetonnage d'Anthony Perkins en réalisateur mielleux tient plus du gâchis que du clin d'oeil), avec ponctuellement quelques morts, toujours montrés comme étant l'oeuvre de notre ancien psychopathe. Certes, son physique en impose toujours et son arme de prédilection (un marteau piqueur) assure le spectacle, mais c'est franchement décevant après une intro aussi pêchue. Des regrets et pas beaucoup de générosité pour combler les manques, clairement dommage au vu de ce potentiel ébouriffant.