Shark Exorcist
1.9
Shark Exorcist

Film de Donald Farmer (2015)

Quelle découverte ! Par où commencer ?
Dès les premières minutes, Shark Exorcist s’impose comme une expérience cinématographique hors du commun : un jeu d’acteur d’une intensité rare, des choix musicaux audacieux, et une mise en scène d’une cohérence… déroutante. Dix ans après sa sortie, je réalise à quel point ce film était en avance sur son temps. Il m’aura donc fallu attendre 2025 pour enfin savourer ce chef-d’œuvre méconnu… mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais.

Donald Farmer signe ici une œuvre profondément féminine. Le casting, presque exclusivement composé de femmes, offre un spectacle fascinant où le corps féminin n’est pas seulement filmé : il est célébré, sublimé, presque divinisé. Pourquoi réserver l’érotisme à une scène précise quand on peut en infuser chaque plan ? Farmer ne choisit pas, il ose. Il marie les codes du film d’horreur et de l’érotisme à merveille, et je me suis surprise à plusieurs reprises à me perdre dans le regard de ses actrices.

Les choix de cadrage méritent eux aussi qu’on s’y attarde : tantôt verticaux, tantôt étonnamment bas, ils contribuent à magnifier les silhouettes et à inscrire le désir au cœur même de la mise en scène. Le tout, soutenu par une bande originale envoûtante, nous plonge dans la fascination et le malaise.

Certes, certaines scènes semblent décousues, voire sans lien direct les unes avec les autres. Mais c’est là que réside tout le génie de Farmer : le requin, véritable fil d’or de ce récit fragmenté, relie ces bribes d’histoires en un tout cohérent, presque mystique. Je tiens d’ailleurs à faire une mention spéciale pour le réalisme de ces scènes, le travail réalisé est tout bonnement incroyable et l’émotion, pour ma part, immédiate.

En tant qu’émétophobe, je dois avouer que Shark Exorcist m’a complètement bouleversée, sidérée. Donald Farmer semble s’amuser à faire vomir tout le monde, chaque fois dans une couleur différente, comme un arc-en-ciel de dégoût et de transcendance. Et n’est-ce pas, au fond, le rôle du cinéma ? Nous faire éprouver des choses, même (et surtout) lorsqu’elles nous dérangent ?

Je pourrais en parler des heures, tant ce film m’a captivée, surprise, et, osons le dire : émue. Si vous n’avez pas encore eu le plaisir de le découvrir, je ne peux que vous encourager à plonger à votre tour dans les eaux troubles et sacrées de Shark Exorcist.

C’est un 10/10 pour ma part

Costahaha
10
Écrit par

Créée

le 3 nov. 2025

Critique lue 1 fois

Costahaha

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