Nomi Malone, jeune et belle femme mi-pute, ni soumise, se rend à Las Vegas pour accomplir son rêve de devenir une star de revue.


Voilà, j’ai enfin vu le mythique Showgirls, films du maître Verhoeven, haï par les uns et vénéré par les autres.


Les retours critiques de ce film me rappellent ceux de Starship Troopers du même réalisateur qui pouvait être vu sous deux différent point de vue : Un film fascisant et militariste, et un film antifasciste et antimilitariste, et qui a été haï ou encensé en fonction du point de vue adopté par le spectateur.


Ce Showgirls peut, selon ce que j'ai compris, aussi être vu de deux point de vue différents : Un navet putassier et une critique acide de l'Amérique.


Appréciant fortement Verhoeven, notamment Robocop, Total Recall et le fameux Starship Troopers, je pensais que je ferai parti de ce public qui adorerait ce Showgirls.


Et ben finalement non, je ne l'adore pas. Mais je ne l'ai pas détesté non plus. Je reste très mitigé concernant ce film. Presque indifférent.


Alors oui, il y a un côté putassier. Choquant à certains moments, mais je crois que c'était le but du réalisateur, qui avait, par le passé, plus l'habitude de choquer via la violence, et qui cette fois-ci passe par le sexe. Etant de la génération qui matait le samedi après-midi Collaro et ses Coco-girl aux seins nus, j'avoue ne pas avoir été sensible à cette provoc.


L'histoire est plutôt classique. Une jeune femme arrive dans une nouvelle ville pour faire carrière dans le showbiz. C'est difficile, elle se fait avoir, se rend compte que le showbiz est un monde de requin, elle devient elle-même un requin, puis se rend compte que ce n'est pas ça le plus important, rédemption, départ vers une nouvelle vie, clap de fin. Personnellement, je n'ai pas capté ou se trouvait la critique acide de l'Amérique. Eventuellement une critique du monde du showbiz, mais pas plus, et en dehors des scènes de sexe, rien qui ne révolutionne le genre.


Au niveau des personnages, oui c'est très caricatural. Avec bien entendu une petite inversion des rôles.


Tous les hommes du Stardust (grand casino mythique) et du showbiz (le chanteur à succès), et qui devraient donc être des gens fréquentables, sont tous des salauds, manipulateurs, avides, voir même violeurs. A contrario, le propriétaire d'un bar de strip-tease, ou débute l'héroïne, qui pousse ses filles à faire occasionnellement la pute se trouve finalement être un bon gars avec un cœur et pas mauvais au fond. En gros, les méchants, c'est pas forcément ceux qu'on croit, faut pas se fier aux apparences, blablabla...un peu facile quand même.


Les femmes, ben toutes des garces, prête à sucer n'importe qui pour quelques dollars ou un rôle, prête à faire toutes les crasses possibles à leurs collègues pour se débarrasser de la concurrence. Sauf la meilleure amie de l'héroïne qui est l'oie blanche de l'histoire, et finalement l'héroïne elle-même qui après avoir mis le doigt dedans, voir la main entière, se ravise et se retire grâce à la bonne fée sa meilleure amie.


On retrouve finalement une histoire assez classique et moraliste. Si à la fin, l'héroïne était devenue un super Star après avoir vendu son âme et avoir écrasé tous ceux et celles qui se dressaient sur sa route sans aucun regret, ça aurait eu un sens. Mais la fin rédemptrice ou Nomi quitte ce monde de requin malgré son ascension vers la gloire, enlève toute originalité à l'histoire. Et finalement, la seule provocation du film sont les scènes de sexe qui, dans un film hollywoodien, ont effectivement pu choquer la prude Amérique, mais qui en France, ou on a l'habitude de voir des actrices à poil dans n'importe quelle comédie familiale depuis les années 70, n'ont sans doute pas eu l'effet escompté.


Au niveau du jeu des acteurs, ça reste quand même très surjoué. Le look des personnages, la photographie et la musique ont quand même pris un sacré coup de vieux et ancrent définitivement le film dans les années 90.


J'ai mis un 5/10 au départ, parce que c'est Verhoeven, et que ça me faisait mal de mettre une note en-dessous la moyenne à ce réalisateur. Mais par honnêteté intellectuelle, je change pour un 3/10. Parce que histoire classique, film qui a mal vieilli, acteurs qui surjouent, ça ne vaut pas la moyenne quel que soit le réalisateur.


Un petit aparté concernant l'actrice principale, Elizabeth Berkley, qui a vu sa carrière injustement ruinée suite à ce film. Et je pense qu'on lui a surtout fait payer son passage immédiat d'idole des pré-adolescents (Son rôle dans la Sitcom "Sauvé par le gong") à un rôle dans un film porno-soft.


Quand on pense à Miley Cyrus, ex-égérie Disney, qui aujourd'hui, devant les caméras et dans ses clips, se met dans la bouche tout objet de forme phallique qui lui passe dans la main, lèche ostensiblement tout objet ou être vivant se situant dans un périmètre d'un mètre autour d'elle, et se badigeonne le corps avec n'importe quelle matière grasse que l'on peut trouver dans une cuisine, on se dit que la pauvre Elizabeth Berkley n'a finalement eu que 20 ans d'avance sur son temps, et qu'elle ne méritait pas un tel bashing

Snifou-Snifou
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le 29 avr. 2022

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Snifou De Laze

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